C'est un cri d'alarme qu'ont lancé, lundi 16 octobre, des maires et responsables associatifs engagés dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), à l'occasion des premiers "états généraux de la politique de la ville", organisés à Grigny (Essonne) par les associations Ville & Banlieue, Villes de France, Bleu, blanc, zèbre.
A l'issue de cette manifestation, les participants ont lancé l'"appel solennel de Grigny". Celui-ci évoque la réalité de ces quartiers à la fois "jeunes et dynamiques", "bouillonnants de vie, d'initiatives" mais qui présentent "un cumul de handicaps extraordinaires qui doivent être traités par la nation de manière spécifique et extraordinaire". Dans ce contexte, les annonces récentes (baisse des dotations aux communes, fin des contrats aidés, réduction des aides à la politique de la ville, baisse des aides aux logement, etc.) inquiètent vivement les élus qui y voient le terreau d'une aggravation des inégalités territoriales.
Pour contrecarrer ces perspectives, ils réclament la mise en œuvre de dix "mesures préalables d'urgence à mettre en oeuvre avant le budget 2018", parmi lesquelles le rétablissement des contrats aidés et des financements de la politique de la ville, un fonds d'urgence pour les 100 quartiers les plus en difficulté, le doublement du budget politique de la ville, le renforcement des moyens de la police et de la justice…, et la création d'une ministère d'Etat à la Ville.
Ces états généraux de la ville entendent se réunir tous les mois afin de proposer au gouvernement, dans un délai de trois mois, "un plan national de solidarité" qui devra "changer la donne" en matière de prévention de la délinquance et de sécurité, d'emploi et de formation professionnelle, de soutien aux familles, en particulier des mères isolées, etc.