Intitulée "C’est la loterie : traitement arbitraire des enfants migrants non accompagnés à Paris", l’enquête de 82 pages publiée ce mercredi 4 juillet par Human Right Watch tire à boulets rouges sur les autorités en charge de la protection de l’enfance. "À Paris, les autorités de la protection de l'enfance recourent à des procédures défaillantes d'évaluation de l'âge des enfants migrants non accompagnés, excluant un grand nombre d'entre eux de la prise en charge", écrit l’ONG.
À leur arrivée dans la capitale, les migrants qui se déclarent mineurs sont pris en charge par la Croix-Rouge, mandatée par la ville de Paris pour gérer le dispositif d’évaluation de la situation des jeunes étrangers isolés, et notamment leur âge. Or, après avoir suivi 49 enfants non-accompagnés et examiné les évaluations de 35 autres cas, Human Right Watch affirme avoir constaté des "pratiques arbitraires" ou "des entretiens flash mal menés", à l’origine d’erreurs. Résultat : certains jeunes seraient considérés à tord comme adultes à leur arrivée sur le territoire et, de ce fait, se trouveraient privés de la protection dont ils devraient bénéficier en tant que mineurs. La possession de documents d’identité ne garantirait ni le succès ni la rapidité de la procédure selon l’ONG. "Même ceux qui présentent des documents sont souvent rejetés. Les autorités chargées de la protection de l’enfance et les juges contestent l’authenticité des actes de naissance, passeports et autres pièces d’identité", écrit à ce propos Human Right Watch.
La Croix-Rouge ainsi que la mairie de Paris ont rapidement démenti ces accusations, assurant n’avoir jamais refusé l’entrée à un jeune.