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Protection sociale : en 2023, les dépenses ont moins progressé que l'inflation

En 2023, les 888 milliards dépensés au titre de la protection sociale ont été en partie absorbés par des ressources en hausse.

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Si la hausse des dépenses de protection sociale s’est poursuivie en 2023, celles-ci se sont cependant révélées plus modérées que durant l'après-Covid, notamment du fait de l’arrêt d’un certain nombre de mesures exceptionnelles de solidarité mises en place pour accompagner la mise à l’arrêt de l’économie durant la pandémie.

Des dépenses en augmentation, portées notamment par le risque-vieillesse et l’augmentation des dépenses familiales, tout en demeurant inférieures à l’inflation. Telle est, en résumé, la trajectoire des dépenses de protection sociale recueillies par la Drees pour l’année 2023. Ces données avaient fait l’objet d’une première publication en décembre 2024, mais viennent d’être mises à jour sur le site de la direction des statistiques du ministère de la Santé.

888 milliards 

Premier enseignement à tirer de cette consolidation statistique : les dépenses de protection sociale représentaient, en 2023, 31,5% du PIB français (888 milliards d’euros), suivant ainsi la baisse progressive constatée depuis 2020. Année à laquelle elles avaient atteint 34,5%, sous l’effet des mesures exceptionnelles prises dans le cadre de la pandémie de Covid-19. 

Au final, le total des dépenses s'est stabilisé en 2023 à un niveau proche de 2019, malgré une augmentation de 3,8% provoquée par l’indexation d’un certain nombre de prestation sur l’inflation, tout en restant cependant inférieur au montant de l’inflation elle-même (qui a fait un bond de 4,9%).

Dans le détail, sur les 888 milliards dépensés en 2023, 323,5 concernaient la santé (dont 265,1 pour la seule assurance-maladie), 400,3 la vieillesse et la survie (à raison de 357,3 pour le pôle vieillesse), 63,8 pour la famille, 49,8 pour l’emploi (soulagé du paiement du chômage partiel), 15,7 milliards pour le logement et 34,9 sur le pôle pauvreté et exclusion sociale.

Des montants absorbés par des ressources toujours en hausse en 2023 (+4,3%), provenant notamment de l'augmentation des cotisations sociales (+4,8%) consécutive à la baisse générale du chômage, mais aussi par une part toujours élevée du montant des taxes et impôts fléchée vers la protection sociale, quoique moindre que par rapport aux deux années précédentes.

>>> Pour compléter: Départements de France réclame une meilleure compensation des dépenses sociales 

Santé: augmentation tempérée

Les dépenses de santé, moins impactées par les conséquences du Covid que durant les années 2020 – 2022, étaient toujours en hausse en 2023 (+2,3%), mais sensiblement moins que l’année précédente (+3,4%). Si les dépenses attachées au risque maladie ont connu une croissance contrôlée (+1,9%), celles liées aux soins dans le secteur public hospitalier ont, elles, crû de 5,1%. En revanche, celles concernant l’invalidité, quoique toujours élevées (+6,2%), connaissaient un léger ralentissement par rapport à 2022 (+6,6%).

Autres pôles en augmentation : les revalorisations accordées en juillet 2022 aux allocations d’invalidité, à l’éducation de l’enfant handicapé (AEEH) et d’adulte handicapé (AAH). A quoi il faut ajouter la déconjugalisation de l’AAH en octobre 2023, qui a également permis l’entrée dans la prestation de personnes en couple. Lesquelles auraient été, sans cette réforme, inéligibles du fait du niveau de revenu de leur conjoint. « Enfin, l’élargissement des conditions d’éligibilité de la prestation de compensation du handicap (PCH) soutient également les dépenses d’invalidité », précise la Drees.

Emploi: la part du CEJ 

Résorption du chômage partiel oblige, les dépenses de protection de l’emploi ont connu une croissance modérée en 2023 (+2,9%) loin des pics observés entre 2020 et 2022. Cependant, la transfomation de la Garantie Jeunes en Contrat d’engagement jeunes (CEJ) et son association à une allocation mensuelle pour les jeunes de 18 à 25 signataires d’un tel contrat a contribué à augmenter de 7% ce pôle de dépenses (environ 3,5 milliards).

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Vieillesse: des données provisoires

Côté vieillesse, un pôle qui représente à lui seul 45% des dépenses de protection sociale, la facture s’accroît presque mathématiquement au rythme du vieillissement de la population et de ses besoins croissants en autonomie (via l’attribution de l’allocation personnelle d’autonomie - APA - et les demandes d’aides-ménagères, même si sur ces derniers pôles, l’absence de plusieurs remontées départementales empêchent encore aujourd’hui de tirer des enseignements définitifs). Mais la hausse des dépenses est surtout la conséquence de la revalorisation des pensions de retraite en 2022 (+4%) et 2023 (+2,8%), mais aussi du du minimum vieillesse (+ 8,1% cette année-là) dont le barème a été augmenté de 2,8% et le nombre de ses bénéficiaires de 4,6%.

Famille: l'ASE plus coûteuse

Concernant les dépenses liées à la famille, l’augmentation de 50% du montant de l’allocation soutien de famille (ASF), la croissance du nombre de jeunes accueillis dans des structures ASE, la revalorisation salariale des personnels de celles-ci ainsi les révisions exceptionnelles de la base mensuelle des allocations familiales (BMAF) de 2022 (+4%), puis 2023 (+1,6%), ajouté au relèvement du crédit d’impôt pour frais de garde ont contribué à alourdir la facture, compensée par la faible natalité de ces dernières années.

>>> A lire aussi: Le coup de pouce de Vautrin aux "Oubliés du Ségur" et aux prestations handicap

La revalorisation du RSA compensée 

La pauvreté, l’exclusion sociale et le logement, en revanche, entrent dans la catégorie des dépenses stabilisées, malgré la revalorisation du RSA au deuxième trimestre 2023 (+3,1%, soit 2,92 milliards) compensée par la baisse du nombre d’allocataires. 

D’une manière plus générale, l’arrêt, en 2023, du versement des différentes primes de solidarité destinées à compenser l’inflation a permis d’équilibrer les comptes en dépit d’une légère hausse des dépenses liées au logement à l’issue, il est vrai, de six années de baisse.

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