La fermeture des trois écoles de travail social du lycée public François-Rabelais, situé à Paris, sidère de nombreux professionnels. A la mi-février, l’académie de Paris annonçait son désengagement du financement de quatre formations préparatoires aux diplômes d’Etat d’assistant de service social, d’infirmier, d’infirmière puéricultrice et d’auxiliaire de puériculture pour la prochaine rentrée scolaire.
Ces formations regroupent un peu plus de 200 étudiants, majoritairement boursiers ou issus de quartiers défavorisés. Il s’agit, en effet, d’études supérieures peu coûteuses et qui ont pour particularité de dépendre du ministère de l’Education nationale, et non du conseil régional, comme c’est le cas pour les autres formations de ce type.
Si les élèves des sessions en cours pourront terminer le cursus engagé, les inscriptions sur Parcoursup, ouvertes jusqu’au 11 mars, sont rendues impossibles aux nouveaux candidats.
L’égalité des chances remise en cause
Dans un contexte de crise sanitaire et sociale, et au regard du souhait du gouvernement d’augmenter la formation de professionnels de ces secteurs pour, par exemple, assurer 15 000 embauches au sein de l’hôpital public ou répondre aux nombreuses offres d’emploi de travailleurs sociaux, l’annonce du rectorat tombe comme un couperet.
En cause, des restrictions budgétaires du ministère qui entraînent la suppression de postes ainsi que des travaux en cours au lycée Rabelais depuis un an, obligeant les élèves à étudier dans d’autres établissements. Mais le fait qu’aucune information préalable et qu’aucune anticipation n’ait été pensée pour assurer leur continuité reste totalement incompris.
La région Ile-de-France indique à la rédaction des ASH être très surprise par cette décision, apprise tardivement. « Nous n’avons pas été concertés alors que, pour notre part, nous nous sommes engagés à créer des places supplémentaires et que nous sommes en train de trouver des locaux pour héberger ces étudiants. Nous souhaitons évidemment permettre la continuité de ces formations, mais cela ne peut pas s’organiser du jour au lendemain. Nous demandons au ministère de l’Education nationale d’assurer le maintien de ces écoles une ou deux années supplémentaires. C’est le temps nécessaire pour que l’on puisse s’organiser. »
Des propos formalisés dans un courrier de Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, adressé le 24 février à Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale : « Il serait incompréhensible qu’une problématique de locaux ou des raisons budgétaires conduisent à la fermeture de ces formations au moment où l’Etat et la région se sont engagés à augmenter le nombre de places accessibles dans ce secteur si essentiel du sanitaire et social […]. La gestion par l’Education nationale, qui est une spécificité de ces formations, doit par ailleurs être maintenue le temps nécessaire pour qu’une autre structure puisse prendre le relais, ce dont nous sommes tout à fait disposés à discuter dès à présent avec l’Etat, et notamment avec le ministère de la Santé et le ministère de l’Enseignement supérieur. »
Le silence de l’académie de Paris
En parallèle, un collectif des trois écoles s’est constitué et a lancé une pétition rassemblant environ 20 000 signatures en quelques jours. Si une audience lui a été accordée le 26 février à la mairie du XVIIIe arrondissement de Paris, pour l’heure, aucun contact avec la région Ile-de-France ni avec l’académie n’a été établi après la réclamation d’une rencontre par la section académique du syndicat Snes-FSU dès le 9 février. Et aucune réponse n’a été donnée à la demande formelle de pérenniser ces formations.
De son côté, contactée par les ASH, la région académique Ile-de-France élude les problématiques spécifiques du lycée François-Rabelais et évoque d’éventuelles créations de places au niveau national en instituts de formation en soins infirmiers (IFSI).