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Les personnels du social et du médico-social manifestent pour leurs salaires

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Contrairement à l'appel à la mobilisation du 1er avril auquel s'étaient associés l'ensemble des syndicats du secteur, seules la CGT, Sud, la FSU, la CNT ainsi que divers collectifs enjoignent les salariés à manifester le 15 mai. 

Crédit photo milphoto - stock.adobe.com
Appelé à se mobiliser ce 15 mai, le secteur s’apprête à défiler en marge du collectif des 400 000 et des revendications propres à la protection de l'enfance. Plusieurs organisations syndicales ont toutefois décidé de ne pas se joindre à un mouvement plutôt morcelé.

Un mois et demi après leur manifestation du 1er avril, les salariés du champ sanitaire, social et médico-social à but non-lucratif sont à nouveau invités à battre le pavé dans les grandes villes françaises pour faire entendre leurs revendications. Toujours avec le même mot d’ordre, à savoir une revalorisation générale des salaires dans un secteur où, à niveau de diplôme égal, les rémunérations restent en moyenne inférieures de 20 à 25% à celles pratiquées dans les autres branches professionnelles.

Salaires et diplômes

Deux évènements, surtout, cristallisent le mécontentement : en premier lieu le refus, au mois de mars, du gouvernement d’étendre l’accord sur les salaires dans la branche de l’aide à domicile (BAD) sous la pression des collectivités départementales en dépit du maintien des plus bas-niveaux de la grille des salaires sous le SMIC.

Mais aussi le sur-place de la négociation de la branche associative, sanitaire, sociale et médico-sociale à but non-lucratif (Bass) qui bute toujours sur l’échelle des salaires de la future convention collective unique et étendue.

>>> A lire : Axess dévoile son projet de grille des classifications... déjà rejeté par les syndicats

Des revendications auxquelles s'adjoignent d'autres protestations plus spécifiques, portant notamment sur le refus de la réforme des diplômes du social engagée par le ministère du Travail, des Solidarités et de la Santé portant notamment sur cinq certifications – DEASS, DECESF, DEEJE, DEES et DEETS – qui, à en croire certaines organisations syndicales, risquent de disparaître dès le mois de septembre 2026 si la réforme suit son cours.

Cette manifestation du 15 mai devrait, en quelque sorte, constituer l’acmé d’une semaine de mobilisations perlées sur l’ensemble du territoire qui a débuté le lundi 12 et doit s’achever le vendredi 16. D’ores et déjà, les organisations qui appellent à la grève ont fignolé leur slogan : « Le social se bat pour tout le monde, tout le monde se bat pour le social ! »

Ordre dispersé

Tout le monde ? Pas vraiment, en réalité. Car si les professionnels de la petite enfance sont bien décidés à défiler, ils entendent le faire de leur côté, sous les bannières du « collectif des 400 000 » afin de ne pas noyer leurs revendications spécifiques. En outre, si la manifestation du 1er avril répondait à l’appel de l’ensemble des organisations du secteur, ce n’est pas le cas de celle du 15 mai puisque seules la CGT, la FSU, Sud, la CNT et le collectif « travail social en lutte » sont parties prenantes. De leur côté, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC et Unsa ont décidé de ne pas se joindre à l’appel. « Quelques fédérations départementales y participeront en leur nom propre, mais nous n’avons pas relayé l’appel national », explique-t-on du côté de la Centrale de Belleville.

>>> A lire : Collectif des 400 000 : "Trêve de mots, place à l’action collective"

Il faut dire qu’en dépit du succès de la manifestation du 1er avril, « l’Intersyndicale s’est révélée compliquée. Chacun a voulu ajouter sa petite revendication particulière au corpus général, suscitant de la confusion et donnant un aspect ‘’fourre-tout’’ à l’ensemble », explique-t-on chez les réfractaires. En coulisses, cette défection d’une partie de l’Intersyndicale s’explique aussi par les résultats de la dernière pesée de la représentativité dans le secteur du mois d’avril qui voit certaines organisations se déchirer pour les premières places sur fond d’accusations de tripatouillages électoraux dans certains secteurs…

Calendrier peu favorable

A quoi il faut ajouter un calendrier peu favorable à la protestation puisque marqué par de nombreux rendez-vous sociaux, mais aussi judiciaires avec en premier lieu la décision du Conseil d’Etat sur l’extension de l’accord salarial dans le secteur lucratif attendue pour le 19 mai suivie, le 27 du mois, par une nouvelle séance de négociation de la Bass, mais aussi, le même jour, par le début de l’action judiciaire menée par la CFDT Santé-Sociaux contre les établissements du secteur sanitaire et médico-social refusant toujours d’appliquer les revalorisations salariales prévues par « l’avenant 33 » de la convention collective de l’hospitalisation privée. « A ce moment, nous disposerons de davantage de visibilité sur les financements de notre champ. Manifester en amont n’apportera rien de plus », confie-t-on à la CFDT.

>>> A lire: Pourquoi la CFDT assigne 300 ESMS du secteur lucratif en justice

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