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L’extrême pauvreté des familles monoparentales

Rush to the boards.

Rendu public le 17 novembre, le rapport du Secours catholique sur les budgets des plus précaires confirme que l’extrême pauvreté touche massivement les femmes seules avec enfants.

Crédit photo Frank Hoermann / Sven Simon / Picture-Alliance / AFP
Publié le 17 novembre, le rapport 2022 du Secours catholique sur les budgets des ménages les plus précaires montre que la pauvreté s’accroît. Les familles monoparentales et les personnes étrangères ou âgées sont les plus vulnérables.

« Deux ans après le début de la crise sanitaire, 48 % des ménages rencontrés se retrouvent dans l’incapacité de couvrir leur dépense alimentaire quotidienne ». Rendu public le 17 novembre, le rapport annuel du Secours catholique dresse un sombre tableau de l’évolution des budgets des familles les plus modestes. Et ce, dans un contexte où les effets de l’inflation ne sont pas encore quantifiables. Baptisée A l’épreuve des crises, l’enquête recense des informations recueillies auprès de 8 723 ménages accompagnés.

Les étrangers davantage précarisés

L’an dernier, 83 % des couples avec enfants vivaient sous le seuil de pauvreté (1) et 26 % ne disposaient d’aucune ressource. Si la proportion de personnes étrangères en France s’élève à 7,7 %, elles représentent la moitié des individus accueillis par l’association. Un chiffre en augmentation sur la dernière décennie. « Leur statut légal est de plus en plus précaire (67 % ont un statut instable, contre 58 % en 2016), alors même que la durée de leur présence en France s’allonge et que leur niveau de français s’améliore (80 % maîtrisent le français, contre 72 % en 2016) », pointe le document, qui préconise la régularisation d’une partie de ce public.
Par ailleurs, la part de Français de plus de 60 ans en demande d’aide est passée de 7 % en 2011 à 12 % en 2021.

Autre particularité : 60 % des personnes sondées ne travaillent pas, n’effectuent pas de formation et ne touchent pas d’allocations chômage. Un taux qui tient à l’augmentation de la part d’étrangers sans statut légal. Le chômage de longue durée s’accroît quand la part globale d’individus en recherche d’emploi régresse (24 % en 2021). « Sur l’année, entre 29 % et 40 % des ménages accueillis ne touchaient pas le RSA alors qu’ils y avaient droit. C’est le cas aussi pour les allocations familiales : 29 % des ménages éligibles ne les perçoivent pas », note le Secours catholique.

Femmes et hommes seuls aussi...

L’année dernière, de plus en plus de ménages ont sollicité pour la première fois les associations. Il s’agit principalement d’hommes seuls âgés de plus de 50 ans qui font face à une forte baisse de revenus d’activité car ils n’ont pas pu bénéficier des dispositifs d’aide déployés durant la pandémie de Covid-19.

Les nouvelles demandes ne laissent pas en reste les femmes seules. Le déséquilibre de leur budget « s’explique par le fait qu’elles occupent plus fréquemment des emplois précaires, davantage détruits pendant la crise », souligne le rapport. Les retraitées se voient aussi appauvries. Les faibles pensions perçues ne couvrent pas les dépenses de logement.

Les femmes seules avec enfants sont également surreprésentées au sein du sondage (88 %) : « Les deux tiers d’entre elles vivent sous le seuil d’extrême pauvreté. » Viennent ensuite les hommes seuls, puis les couples avec enfants. Près d’un ménage sur trois n’a pas accès à un logement stable.

Relever le montant des aides sociales

Le contexte d’inflation s’ajoute aux contraintes budgétaires de ces ménages. Ainsi, une augmentation de 15 % est prévue en 2023 pour les factures liées à l’énergie. « Les aides annoncées ne sont pas à la hauteur. Les minima sociaux ont été revalorisés de 4 % en juillet 2022, en deçà de l’inflation, ce qui signifie un appauvrissement des allocataires », dénonce le Secours catholique. Selon l’Insee, à la fin de l’année, les denrées alimentaires pourraient augmenter de 12 %. Pour répondre à l’urgence sociale, l’association suggère de relever les montants des minima sociaux, des aides personnalisées au logement (APL), et de créer les conditions pour rendre effectif le droit à l’emploi des chômeurs de longue durée.

L’enquête signale que 93 % des ménages interrogés  vivent sous le seuil de pauvreté et 69 % sous le seuil d’extrême pauvreté. En 2021, près d’un million de personnes ont sollicité le Secours catholique.

>> Rapport sur les budgets des ménages les plus pauvres du Secours catholique

 


(1) Sont considérées comme pauvres les personnes au niveau de vie inférieur à 60 % du niveau de vie médian (1 132 € en 2020) et comme extrêmement pauvres celles dont le niveau de vie n’atteint pas 40 % du niveau de vie médian (755 €).


 

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