Une aggravation de la précarité énergétique. La Fondation pour le logement des défavorisés a récemment publié une étude dans laquelle elle alarme sur le danger des fortes chaleurs sur les foyers précaires : « Des logements qui deviennent inhabitables plusieurs semaines dans l’année, des températures qui dépassent largement les seuils de l’OMS (Organisation mondiale de la santé), avec des risques majeurs pour la santé de celles et ceux qui les occupent. »
- Une situation aux conséquences dramatiques, avec plus de 3 700 décès en 2024. Dans ces circonstances, plusieurs politiques ont été entreprises, avec notamment le lancement d’un groupe de travail ou encore la publication du troisième plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC).
- Ce dernier propose diverses mesures pour adapter la France au réchauffement de quatre degrés envisagé par le Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec).
- En ce qui concerne les logements bouilloires, le document rappelle les mesures déjà mises en place telles que l’indicateur de confort d’été ou celui du confort hygrothermique.
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Dépôt d’une proposition de loi. Pour ne pas laisser cette situation perdurer, la Fondation pour le logement a travaillé aux côtés de parlementaires sur une proposition de loi transpartisane « visant à adapter les logements aux fortes chaleurs et à protéger leurs occupants ». Au travers de ce texte, il est notamment proposé :
- D’intégrer l’habitabilité d’été des logements dans les définitions légales, ce qui passe, entre autres, par un meilleur répertoriage des habitations bouilloires.
- De lancer un grand plan d’adaptation aux vagues de chaleur, en allouant par exemple 110 millions d’euros par an au Fonds national des aides à la pierre, pour financer la mise en place de brasseurs d’air et de protections solaires dans le parc social.
- De lever les freins à l’adaptation des logements, en transformant l’avis conforme des Architectes des bâtiments de France en avis simple pour l’installation de protections solaires, et en facilitant l’adaptation des logements à la chaleur en copropriété.
- Enfin, le texte propose d’interdire les coupures d’électricité au cours de l’année : « Un ménage privé d’électricité l’été ne peut ni allumer un ventilateur ni garder des aliments, boissons ou médicaments au frais pendant les fortes chaleurs, et s’expose donc à des risques sanitaires tout aussi sérieux que pendant les mois d’hiver. »
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Outre les dispositions présentes dans la proposition de loi, la fondation formule plusieurs recommandations, telles que l’amélioration de la prise en compte de l’habitabilité d’été dans les projets de rénovation, la lutte contre les îlots de chaleur ainsi que la protection des plus précaires.