Un coup de pouce, mais en demi-teinte. Le 1er juillet prochain, le montant de l’indemnité de quelque 2,1 millions de demandeurs d’emploi devrait connaître une légère embellie de 0,5 % comme viennent de le décider les partenaires sociaux lors de la réunion du conseil d’administration de l’Unedic le 25 juin.
L'allocation minimale à 32,13 euros
En termes de chiffres, cette revalorisation se traduira par le passage du montant journalier de l’allocation minimale de 31,97 € à 32,13 €. La part fixe de l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) devrait, pour sa part, grimper de 13,11 € à 13,18 € tandis que l’allocation plancher d’aide au retour à l’emploi-formation (ARE-F) – reçue par les demandeurs d’emploi suivant une formation validée par France travail dans le cadre du projet personnalisé de retour à l’emploi (PPAE) du moment que la durée hebdomadaire de cette dernière s’élève à minima à 40 heures – passera à 22,99 € contre 22,88 € aujourd’hui.
Cas particulier : celui de Mayotte, souffrant toujours du passage du cyclone de décembre 2024, où, pour tenir compte des difficultés économiques, les partenaires sociaux ont décidé de passer de 15,97 € à 16,05 € le montant de l’allocation minimale journalière et de 11,45 € à 11,51 € celle de l’ARE-F.
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Préserver l'équilibre du régime
Du côté des syndicats, on espérait faire mieux. Les centrales s’étaient d’ailleurs présentées avec une proposition de revalorisation de 1,5 %, là où les organisations patronales souhaitaient la limiter à 0,5 % pour ne pas aggraver le déficit prévisionnel de l’Unedic. Ce dernier avait été évalué à 700 millions d’euros pour 2025 et 2026, du fait d’un PIB atone et des ponctions attendues du gouvernement à hauteur de 12 milliards pour financer France travail.
Bref, pour les organisations d’employeurs, soucieuses de l’équilibre budgétaire du régime d’assurance chômage, cette revalorisation, dont le coût est estimé à 58 millions en 2025 et à 81 millions en 2026, représente déjà une charge pour les comptes du régime. La tentative de conciliation des syndicats, prêts à baisser leurs prétentions d’augmentation à 1,2 %, n’aura rien changé à la décision patronale.
Seulement voilà, voter contre la proposition des employeurs aurait été prendre le risque de n’aboutir à aucune revalorisation, ce qui explique l’abstention syndicale lors du vote final plutôt qu’une opposition « qui aurait pénalisé les demandeurs d’emploi », regrette Olivier Guivarch, secrétaire national de la CFDT chargé des questions d’emploi.
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