Cheville ouvrière du lien social, la profession d’aide à domicile (incluant aides ménagères et travailleuses familiales) s’est structurée grâce à la loi Borloo sur le développement des services à la personne de 2005. Dix-sept ans plus tard, on recensait 475 000 professionnels intervenant auprès de personnes âgées, dépendantes ou en situation de handicap. Parmi ces personnes, 93 % sont des femmes et 156 000 (28 %) étaient salariées par des particuliers-employeurs.
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7 040 euros annuels
La Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) s’est penchée sur la situation salariale de ces professionnels en 2021 et 2022. Dans une étude parue le 12 juin 2025, elle fait le calcul que leur revenu annuel moyen, tous secteurs confondus, s’élevait à 7 040 €.
Un revenu largement tiré vers le bas par le secteur spécifique du particulier-employeur. Les salariés concernés par ce type de contrat ont perçu pour leur part 4 100 € en moyenne sur l’année, soit 64 % de moins que leurs homologues employés dans le secteur public et 45 % que ceux relevant des employeurs privés. Une situation qui s’explique en partie par le caractère très particulier du secteur du particulier-employeur qui fournit surtout des revenus d’appoint.
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1,15 Smic
En 2021, hors du secteur du particulier-employeur, le salaire net moyen d’un aide à domicile s’élevait à 1 470 €. Sans prendre en compte les variations de revenus dues au multi-salariat et au temps partiel, la somme finale approchait en réalité les 1 430 €. Soit une rémunération inférieure à la moyenne des salariés du secteur social (1 830 €) et encore plus éloignée de celle des salariés travaillant hors de ce secteur (2 410 €).
Au total, la rémunération moyenne d’un aide à domicile s’élevait à 1,15 Smic. Aux deux extrémités du spectre des salaires, la rémunération des 10 % de postes les moins bien payés tournait autour de 1 250 € tandis que les 10 % les mieux rémunérés plafonnaient à 1 760 €.
Le secteur public plus rémunérateur
C’est dans le secteur public que l’on trouvait les plus hautes rémunérations, celles-ci se montant en moyenne à 1 570 € mensuels net avec des variations selon que l’on soit employé par une collectivité territoriale (1 550 €) ou par un centre communal ou intercommunal d’action social (1 590 €).
Le privé (hors particulier-employeur) est moins rémunérateur : les postes salariés par des associations ou des fondations sont rémunérés en moyenne 1 470 € et ceux du secteur privé hors associatif 1 380 €. Tout cela est évidemment à moduler en fonction de la nature du contrat et de la structure employeuse. Même dans le secteur public où les titulaires touchent en moyenne 1 630 € par mois, soit 11 % de plus que leurs homologues en CDI et 9 % que ceux disposant d’un CDD (associé à la prime de précarité en fin de contrat).
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La rémunération varie aussi selon le public concerné par l’intervention de l’aide à domicile : auprès des enfants protégés ou en difficulté sociale (0,2 % des postes), la rémunération moyenne s’élève à 1 590 € pour redescendre à 1 530 € pour les professionnels qui interviennent auprès d’adultes et de familles en difficulté sociale (10,5 % de l’effectif) ; 1 490 € pour ceux mobilisés auprès d’enfants handicapés (0,1 %) ; 1 450 € pour ceux exerçant dans les activités de santé (0,2 %) ; 1 460 € pour les intervenants auprès d’adultes handicapés ou de personnes âgées (82,2 %) et 1 400 € pour les aides à domicile actif dans l’accueil de jeunes enfants (1,4 %).
Les hommes moins payés
Si l’âge constitue également une variable économique – en moyenne, ce sont les aides à domicile entre 50 et 54 ans qui perçoivent les rémunérations les plus élevées –, le sexe représente également un facteur de discrimination salarial, mais plutôt au détriment des hommes. A poste égal, ceux-ci touchent en moyenne 23 % de moins que leurs homologues femmes (5 780 € annuels). Un écart qui s’explique avant tout par la différence de volume horaire de travail sur l’année, les hommes travaillant en moyenne 600 heures par an contre 740 heures pour les femmes.
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