Après la Défenseure des droits, c’est au tour des acteurs de terrain de dénoncer « les effets délétères » de la dématérialisation des démarches administratives sur les personnes les plus fragiles. Dans un manifeste publié le 22 février, 300 organisations, parmi lesquelles des associations, des fédérations et des collectifs, appellent à « un service public plus humain et ouvert à ses administrés ». Si la dématérialisation « peut simplifier les démarches pour de nombreuses personnes, elle peut aussi être une source majeure d’entrave à l’accès aux droits pour d’autres », pointent les signataires en préambule qui citent notamment les personnes précaires, illettrées, en situation de handicap, allophones ou âgées.
« Ces choix politiques ignorent la fracture numérique dont sont victimes les personnes ne disposant pas de matériel informatique, de connexion adéquate, de possibilité de scanner des documents, ou des compétences techniques », poursuivent les auteurs du texte. Ceux-ci dénoncent par ailleurs les suppressions de postes, le recours à la sous-traitance et le développement de la privatisation du service public impactant les conditions de travail des employés et par un effet boule de neige l’accès aux droits des usagers.