La publication le 6 octobre de la première enquête d’évaluation de l’infection à la Covid-19 menée parmi les personnes en grande précarité, intitulée Précarité et séroprévalence de la Covid-19 en Ile-de-France, fait état d’un taux élevé de contamination.
Conduite par Médecins sans frontières (MSF), Epicentre et l’institut Pasteur au sein de 14 sites de Paris, du Val-d’Oise et de Seine-Saint-Denis, les tests ont été pratiqués sur 818 personnes entre le 23 juin et le 2 juillet 2020. Parmi elles, 426 ont été testées positives.
La promiscuité, un facteur aggravant
Mais la séroprévalence varie de 18 % à 94 % selon les lieux de prélèvement. «La variation importante de cette séroprévalence s’explique par la forte promiscuité dans les lieux de vie : de 23 à 62 % au sein des centres d’hébergements d’urgence, 18 % et 35 % dans les deux sites de distribution alimentaire, et 82 % et 94 % dans les deux foyers de travailleurs», indique l’enquête. Plus concrètement, sur les 543 personnes testées en centre d’hébergement, une sur deux s’est révélée positive au virus.
«Il ne faut pas que les dispositifs d’urgence qui permettent de mettre à l’abri temporairement des personnes sans hébergement, notamment à l’approche de la période hivernale, contribuent à créer de nouveaux foyers de contamination», alerte Corinne Torre, cheffe de mission en France pour MSF dans un communiqué. «Les lieux collectifs comme des gymnases sont donc à éviter au maximum au profit des placements en hôtels et des hébergements avec des espaces de vie individuels qui permettent l’application effective des mesures de prévention», recommande-t-elle.