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Prison : 70 % des détenus en situation de pauvreté (Emmaüs et Secours catholique)

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FRANCE-PRISON

Rendue publique le 11 octobre, l'enquête conjointe d'Emmaüs et du Secours catholique témoigne de la paupérisation des personnes détenues durant leur incarcération.

Crédit photo Ludovic Marin / AFP
Prisons - Publiés le 11 octobre, les résultats de l’enquête menée par Emmaüs France et le Secours catholique dans 71 établissements pénitentiaires témoignent de la paupérisation des personnes détenues durant leur temps d’incarcération.

« Telle qu’elle fonctionne aujourd’hui, la prison accroît la pauvreté et agit comme un accélérateur de précarisation, engendrant une perte de pouvoir d’agir des personnes sur l’ensemble des dimensions de leur vie », affirment le mouvement Emmaüs et l’association Secours catholique Caritas France dans leur rapport conjoint, publié le 11 octobre.

Baptisé « Au dernier barreau de l’échelle sociale : la prison », et fondé sur des données recueillies durant deux ans auprès de personnes détenues dans 71 établissements pénitentiaires, le document rend compte du taux élevé de précarité des personnes incarcérées. Hormis les 20 € versés aux détenus les plus pauvres par l’administration pénitentiaire, 16 % des répondants ne disposent d’aucune ressource, alors que le coût de la vie en détention est estimé à 200 € mensuels. Deux tiers des personnes interrogées se déclarent, par ailleurs, en situation d’endettement.

Moins d’un quart des détenus travaillent

La moitié des sondés travaillaient avant leur incarcération et 35 % ne possèdent aucun diplôme, contre 14 % dans la population générale. Si 45 % d’entre eux estimaient être en situation de pauvreté avant d’être condamnés, leur proportion s’élève à 70 % au cours de la détention. Les possibilités de travail restent, quant à elles, limitées. « Moins d’un quart des personnes détenues ont accès à un emploi en raison de la faiblesse de l’offre et de la surpopulation […]. Le droit du travail n’est pas appliqué », précisent le rapport.

Même manquement pour les aménagements de peine : les trois quarts des personnes détenues n’en bénéficient pas, alors que 63 % des libérations dites « sèches » mènent à une nouvelle condamnation dans les cinq ans.

L’insécurité concerne aussi le logement. Seuls un quart des répondants disposent d’une résidence stable et autonome en vue de leur libération, 26 % n’ont aucune solution d’hébergement et 36 % parviennent à conserver leur appartement le temps de l’incarcération. Parmi les recommandations détaillées dans le rapport, figurent la récolte annuelle de données avant, pendant et après la détention, l’augmentation de la dotation mensuelle pour les personnes les plus précaires et le développement massif des alternatives à l’incarcération.

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