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Projet personnalisé : les dérives d’un dogme

Crédit photo Mélanie Kochert
[Enquête] Les projets – qu’ils soient individualisés, de vie ou d’établissement – irriguent tous les secteurs du social et du médico-social depuis une vingtaine d’années. Pensés pour forger un accompagnement sur-mesure, au plus près de l’usager, ils risquent de verser dans l’injonction lorsque les normes priment sur le principe de réalité.

L'usager au centre. Au cours des deux dernières décennies, le secteur du travail social a été profondément influencé par la culture du projet. Cette approche a mis l'accent sur l'importance de l'écoute des besoins des usagers, de leur participation et de la personnalisation des accompagnements. Cependant, cette philosophie humaniste n’est pas exempte de dérives.

  • L'individualisation des projets peut ainsi mener à l'isolement des usagers. Selon certains experts, mettre l'usager au centre du projet le rend passif et destinataire de toutes les actions, plutôt que de l'impliquer activement.
  • La personnalisation des projets doit également faire face à des réalités budgétaires et à des contraintes humaines, ce qui détermine la faisabilité des actions. De plus, le timing de l'institution ne correspond pas toujours à celui de l'usager, ce qui peut entraver la réalisation du projet.
  • Enfin, dans certains cas, la logique de projet peut être difficile à appliquer, notamment pour les personnes en grande précarité, les exclus, les handicapés psychiques ou ceux souffrant d'altérations cognitives. Pour ces populations, la notion de projet individuel peut être déplacée, voire inatteignable.

Adaptation et pragmatisme. Faut-il pour autant tout jeter ? Evidement non. L’ambition du projet peut s’adapter au profil de l’usager.
 

 

Personnalisé ou dépersonnalisé ? Mais il reste que le « dogme » peut aussi être remis en cause dans ses fondements mêmes. Le psychanalyste, Jean-Yves Broudic y voit une « Logique managériale », un « fantasme de maîtrise de la réalité humaine par l’administration » et un « carcan bureaucratique » ! Bref, le projet personnalisé a aussi tendance à dépersonnaliser ceux qui le subissent comme ceux qui le pratiquent...

 

>>> A retrouver toute notre enquête sur les limites du projet personnalisé

 

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