"En prenant trop de distance, on perd l’essence même du travail social"
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Publié le : Par : Propos recueillis par Chifa MontasserLecture : 8 min.
« Comme un déménageur qui s'entraîne pour avoir un dos solide afin de porter des charges lourdes sans se blesser, aidé de ses collègues, le travailleur social doit pouvoir développer des compétences émotionnelles, avec notamment le soutien de son équipe. Plutôt que d'être contraint de paraître inébranlable, car cette exigence, en particulier en situation de crise risque de l'écraser davantage », Maël Virat, chercheur en psychologie sociale.
Dans une étude sur la charge émotionnelle en protection de l’enfance publiée en février 2025, l’ONPE (Observatoire national de la protection de l’enfance) met en évidence l’impact des agressions et des obstacles institutionnels sur "la charge émotionnelle et le vécu professionnel des travailleurs sociaux en protection de l'enfance". Alors que prendre de la distance reste une forte injonction contre le burn-out des travailleurs sociaux, son auteur, Maël Virat défend l'idée que "la régulation des émotions ne peut être qu’individuelle".
Peut-on exercer un métier tourné vers l’humain sans y laisser une part de soi, au risque de s'épuiser? Dans le travail social, et en particulier en protection de l’enfance, la question est prégnante. A travers une enquête réalisée en 2024 auprès de 113professionnels, éducateurs de l’aide sociale à l’enfance (ASE) et PJJ, Maël Virat, chercheur en psychologie à l’ENPJJ (Ecole nationale de la protection judiciaire de la jeunesse) révèle que 47% des répo
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