Le 7e Festival du film social, qui s’est déroulé dans toute la France du 13 au 16 octobre, a décerné le Grand Prix du jury au documentaire Les Oubliés de la Belle Etoile, de Clémence Davigo. Le film retrace les maltraitances et les humiliations quotidiennes infligées à Dédé, Michel et Daniel, pensionnaires dans les années 1960 et 1970 au centre de redressement catholique La Belle Etoile, en Savoie. Des violences qui ont brisé leurs vies et qu’ils ne veulent plus taire.
Tout en retenue, leurs témoignages sont accablants. « On nous traitait de “bâtards”, de “bons à rien”. On recevait des coups de balai, des coups de pied, des claques au point d’avoir les lèvres fendues, on nous enfonçait des punaises sur les ongles… » Faute de nourriture suffisante, certains avalaient tout ce qu’ils trouvaient dehors : chardons, pommes pourries, pommes de terre crues, etc.
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Les enfants qui faisaient pipi au lit étaient obligés de garder leur drap mouillé sur la tête toute la journée devant leurs camarades. Sans compter les abus sexuels commis par le directeur du centre, l’abbé Guérin. « C’était des tortionnaires, pas des curés », accuse l’un d’eux.
Le court-métrage La Situation de Lucas, de Lilian Fanara, a par ailleurs reçu le prix spécial du jury. Il filme le conseil de discipline d’un collégien soupçonné d’emprise sur un élève particulièrement vulnérable. D’autres prix ont été remis, notamment par l’Uriopss Ile-de-France pour le film Inadapté, une fiction où la norme est d’être handicapé, et par l’Unaforis pour Ker Madeleine, semer la liberté, un documentaire sur des détenus qui terminent leurs peines à la campagne.
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