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Violences conjugales : quand les profesionnels misent sur la richesse du réseau

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Crédit photo Thibaut Durand / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
A Cognac, en Charente, le centre Suzanne Noël met en place des tables rondes pour créer du lien entre les différents acteurs de la lutte contre les violences conjugales. Travailleurs sociaux, bénévoles, gendarmes… Une vingtaine de participants se sont réunis lors du premier rendez-vous qui s’est tenu en mars.

De la « mousse ». C’est ainsi que Laure Mandeau, coordinatrice du centre de lutte contre les violences conjugales Suzanne Noël de Cognac, appelle l’effervescence créée par les échanges entre professionnels. « Se croiser davantage permet d’amener de la cohérence, de la créativité et de développer de nouvelles actions », soutient-elle. Pour toutes ces raisons, le centre d’accueil charentais, géré par l’Aserc (Association socio-éducative de la région de Cognac), a imaginé des rendez-vous réunissant les différents acteurs de terrain engagés dans la lutte contre les violences conjugales sur le territoire. Baptisée le « Café de Suzanne », cette initiative s’adresse aussi bien aux travailleurs sociaux qu’aux infirmières scolaires, aux bénévoles ou aux forces de l’ordre.

Langage commun

A l’issue de la première rencontre, qui s’est tenue le 11 mars et a réuni 23 participants, beaucoup se sont montrés étonnés par le nombre de partenaires concernés, rapporte la coordinatrice. « Il est vite possible de se retrouver isolé dans ses pratiques. Or, sur la problématique des violences conjugales, comme pour tout accompagnement social, il est très important d’avoir un bon travail de réseau. » Assistante sociale à Cognac, Florence Guimard confirme : « Ces réunions sont une occasion de se repérer. Voilà quatre ans que je suis à Cognac et j’ai découvert des structures que je ne connaissais pas encore. » Le constat est similaire du côté des forces de l’ordre. « Nous nous retrouvons souvent un peu seuls après avoir recueilli les plaintes, explique Viviane Chagnaud, adjudante-cheffe à la gendarmerie de Segonzac. La difficulté pour nous est d’avoir des interlocuteurs vers qui orienter les victimes. »

Un autre objectif recherché est le développement d’un langage commun à l’ensemble des acteurs. « Nous n’utilisons pas le même vocabulaire, ni les mêmes sigles, pour désigner les choses, souligne Florence Guimard. Nous n’avons par ailleurs pas la même sensibilité aux situations. L’idée est d’unir nos angles d’approche pour être plus efficients. »

Lors des conversations à bâtons rompus qui ont eu lieu pendant cette première table ronde, de nombreux sujets ont été abordés. Parmi ceux-ci, les difficultés rencontrées par les forces de l’ordre pour transporter les mineurs lorsque aucun signalement n’est effectué, ou encore la détermination des aides spécifiques destinées aux victimes. « Nous avons eu un éclairage d’une personne de la caisse d’allocations familiales sur ces aides exceptionnelles, certains n’étaient pas au courant », expose Laure Mandeau. A terme, des initiatives innovantes pourraient même émaner de ces réunions, espèrent les différents acteurs. « Pourquoi ne pas lancer un guichet unique, propose Florence Guimard. Ce n’est pas forcément facile pour les femmes d’aller voir une assistante sociale. Nous aimerions réfléchir au moyen de créer de nouvelles portes d’entrée. »

Rendez-vous « modulable »

S’il existe déjà un réseau dédié aux violences conjugales à Cognac, le centre Suzanne Noël a souhaité se démarquer en proposant un « espace libre », entièrement à coconstruire. « L’instance déjà présente s’est transformée en même temps que les nouvelles mesures du conseil intercommunal de sécurité et de prévention de la délinquance. Elle est devenue plus formelle, avec davantage de représentants politiques », pointe Laure Mandeau. Plutôt que de donner un éclairage sur les nouveaux textes de loi, le « Café de Suzanne » souhaite ainsi faire la part belle aux retours de terrain. « Nous voulons offrir un temps modulable, explique la coordinatrice. Ce n’est pas du “prêt à consommer”, comme nous avons souvent l’habitude de voir dans le milieu professionnel. » Le centre de lutte contre les violences conjugales aimerait organiser ces cafés tous les trois mois afin d’instaurer une régularité. Le dispositif semble déjà trouver son public puisque près de 35 personnes se sont déclarées intéressées pour participer à la prochaine rencontre.

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