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Aide à domicile : « Nous craignons que l’avenant 43 fragilise l’équilibre financier des structures »

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Delphine Hartmann est vice-présidente du conseil départemental de l'Isère

Crédit photo ©Département de l’Isère F. Pattou
Revalorisation salariale - Dans un communiqué du 20 octobre, le département de l’Isère pointe les modalités d’application de l’avenant 43 qui permet la revalorisation de certains salaires de la branche de l’aide à domicile. Une situation qui risque de mettre à mal certains services d'aide et d'accompagnement à domicile (Saad), selon la vice-présidente du département chargée de l’autonomie et des handicaps, Delphine Hartmann.

Actualités sociales hebdomadaires : Qu'est-ce qui motive votre réaction sur la mise en œuvre de l’avenant 43, et pourquoi maintenant ?

Delphine Hartmann : Il était difficile de s’exprimer plus tôt car quelques jours avant sa mise en œuvre, des incertitudes planaient encore autour de cet avenant 43. Mais il est primordial de souligner que nous ne remettons pas en cause la revalorisation de ces professionnels. Ce que nous critiquons, c'est le manque de concertation du gouvernement avec les structures et les interlocuteurs chargés de sa mise en place. Si la raison est louable, les modalités d’application sont critiquables. Un dialogue avec les départements aurait pu éviter certains effets négatifs, qui pèseront – j'espère le moins possible – aussi bien sur les Saad (services d’aide et d’accompagnement à domicile) que sur les personnes accompagnées. Quand, au sein d'une même équipe, des personnes exercent le même métier mais sont payées différemment, cela engendre nécessairement des problèmes. Et ce, alors que le secteur est déjà globalement très tendu. Les responsables des Saad s'alarment donc de la situation.

L'avenant 43 met aussi en concurrence les structures, avec le risque probable de mouvements de personnel d’une structure à une autre. Qu'il y ait une concurrence entre les Saad peut permettre de les tirer vers le haut. Le problème est que, sur certains territoires, l’offre n’est pas diversifiée. Ce sont donc les usagers qui seront impactés car certains établissements vont être obligés d'augmenter leurs tarifs.

Que proposez-vous pour sortir de cette situation ?

Nous n'avons pas encore chiffré les conséquences. Ce communiqué se veut avant tout une alerte face aux premiers retours des structures. Si la situation actuelle perdure, nous craignons que certains Saad n’arrivent pas à boucler leurs budgets et que cette revalorisation ne les fragilise plus qu'autre chose. Cet avenant met à mal l'équilibre financier des structures. Nous avons d’ores et déjà lancé des audits. En fonction, nous suivrons les recommandations. Mais nous sommes malheureusement devant le fait accompli. Honnêtement, vu l'ampleur des répercussions que cela peut avoir, il n’y a pas de solution miracle. Nous sommes en cours de discussion avec tous les Saad du territoire pour tenter de trouver des pistes. Cependant, la question n'est pas du seul ressort des Saad ou du département. C’est pourquoi, nous avons interpellé le gouvernement.

De plus, tout ne doit pas passer par le PLFSS (projet de loi de financement de la sécurité sociale). Ajouter de l'argent sans procéder à des réformes structurelles n’a pas de sens. C'est reculer pour mieux sauter. Dans six mois, le problème sera le même. Il est nécessaire de mutualiser certains services, valoriser et former les professionnels, etc. Hélas, la loi « grand âge » a été abandonnée.

D’autres départements ont eu la même réaction que vous. Une action collective est-elle prévue ?

Pour l'instant, ce n'est pas à l 'ordre du jour, mais il est évident que nous devons travailler ensemble. Nous avons tous les mêmes problématiques et les mêmes contraintes. Nous sommes certes indépendants, et chaque département mène sa propre politique, mais nous sommes plus forts collectivement. Nous devons trouver un moyen d'être mieux entendus. Le département est l'échelon de proximité par excellence, nous avons un rôle à jouer. Si le gouvernement nous sollicite, nous restons évidemment ouverts à la discussion.

 

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