En 2021, plus de 2 millions de personnes âgées de plus de 60 ans étaient en perte d’autonomie. Un nombre qui, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), est censé augmenter dans les prochaines années. Imaginant la situation pour la période 2050-2070, l’institut a réalisé une projection chiffrée, en collaboration avec la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees).
Accroissement continu des seniors. La première tendance qui se dessine est celle d’une augmentation du nombre de seniors en perte d’autonomie à l’horizon 2050, dans l’hypothèse où les tendances actuelles se poursuivent et où l’état de santé continue de s’améliorer.
- En 2052, cet effectif atteindra 2,8 millions de personnes, soit plus de 700 000 seniors supplémentaires par rapport à 2021.
- D’ici à 2070, ce chiffre redescendra à 2,7 millions d’individus.
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Cette croissance concernerait majoritairement les femmes (+ 38 %), ce qui porterait leur proportion à 67 % en 2050. Les pertes d'autonomie sévères, quant à elles, devraient connaître une augmentation d’environ 1,2 % par an.
Ces transformations s’expliquent par un équilibre entre trois facteurs :
- la montée du nombre de personnes âgées ;
- le vieillissement des plus de 60 ans ;
- l’évolution favorable en matière de santé et d’autonomie.
Une progression en plusieurs temps. Le changement concernerait tout d’abord les années 2021 à 2031, avec une augmentation de 49 % des personnes âgées, et de 42 % de celles en perte d’autonomie. Pour la période 2031 à 2052, la croissance du nombre de seniors en perte d’autonomie continuerait, avant de ralentir. S’ensuivraient alors une stabilisation puis une baisse d’ici à 2070 (- 0,2 % par an).
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Répartition des seniors. Entre 2021 et 2052, la montée de ces publics se concentrerait principalement sur le littoral atlantique, en Corse, en Ile-de-France (sauf Paris), dans l’est de la région Auvergne-Rhône-Alpes, en Alsace et dans les territoires ultramarins (+ 375 % à Mayotte et + 149 % en Guyane, à relativiser avec le faible nombre de seniors en 2021).
Capacité des établissements d’accueil. Si la politique actuelle se prolonge dans les années à venir, il faudrait accueillir un million de personnes âgées en plus en 2050, soit un besoin de 56 % de places supplémentaires par rapport à 2021.
Pour enrayer cette progression, l’Insee et la Drees conseillent de développer des solutions de maintien à domicile. Ils insistent également sur le besoin de main-d’œuvre dans le secteur, qui suppose d’embaucher 800 000 professionnels à l’horizon 2050.
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