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ASE : 5 propositions clés pour améliorer la santé mentale des enfants confiés

Selon Droit d'enfance, les mineurs accompagnés par l'ASE représenteraient 50 % des jeunes hospitalisés en psychiatrie.

Crédit photo Adobe Stock
Face à la dégradation de l'état psychique des jeunes suivis par l'aide sociale à l'enfance (ASE), l'association Droit d'enfance a lancé une enquête auprès des professionnels du secteur pour dresser un état des lieux de cette situation sans cesse plus critique. 

Depuis 2020, c’est une constante la santé mentale des enfants, au premier rang desquels les 11-17 ans, s’est sensiblement fragilisée. Une vulnérabilité qui touche de plein fouet les mineurs confiés à la protection de l’enfance, premiers atteints par cette dégradation, puisqu’ils représenteraient 50 % des jeunes hospitalisés en psychiatrie.

>>> Pour approfondir: Prévention spécialisée : comment repérer les fragilités psychiques ? (4/6)

Au point que l’association Droit d’enfance, fondation qui accueille et accompagne aujourd’hui en Île-de-France plusieurs centaines d'enfants et de familles, a amorcé une enquête auprès de professionnels du secteur. Avec un objectif double : dresser un état des lieux global et contribuer à la mise en place d’un plan d’urgence pour lutter contre cette situation critique.

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Résultat, le 12 novembre 2025, l’organisation a esquissé les premiers contours d’enseignements qui seront dévoilés dans leur totalité dans un document-plaidoyer au début de l’année 2026.

  • Première observation, les failles en matière de détection des troubles chez les jeunes confiés. En cause, le bilan de santé au début du suivi de l’ASE, qui ne serait pas systématiquement réalisé dans un tiers des départements. D’autant plus que cet examen n’est que très rarement accompagné d’une évaluation psychologique. Et que, dans le meilleur des cas, le diagnostic de troubles psychiques n’est posé que très tardivement.
  • Seconde difficulté, une fois les troubles établis, l’absence de réponses adaptées participe à la dégradation des vulnérabilités des jeunes concernés. Alors que le nombre de pédopsychiatres a diminué de 34 % entre 2010 et 2022, il faut parfois attendre trois ans dans certains départements pour obtenir un rendez-vous en centre médico-psychologique (CMP). Un manque de places qui touche la plupart des structures, à l’image des dispositifs intégrés des instituts thérapeutiques éducatifs et pédagogiques (Ditep). Et que les trop peu nombreux professionnels médicaux ou paramédicaux au sein des ESMS ne parviennent pas à combler.

>>> Pour compléter: Unités d’accueil pédiatriques enfants en danger : seulement “105 conformes sur les 140 existantes”

Au-delà de ce tableau, Droit d’enfance a aussi rassemblé plusieurs professionnels issus de ses différents établissements pour constituer un groupe pluridisciplinaire chargé de déployer des propositions. Cinq solutions ont déjà été énoncées :

  1. Associer systématiquement un bilan de santé mentale au bilan physique déjà prévu pour les enfants confiés à l’ASE.
  2. Intégrer au moins un professionnel médical ou paramédical dans chaque établissement de protection de l’enfance.
  3. Former les professionnels pour qu’ils soient en mesure d’accompagner les jeunes sous traitement médical ou atteints par des pathologies psychologiques.
  4. Créer dans chaque département une unité d'intervention médicale mobile dédiée aux enfants accompagnés.
  5. Elaborer dans chaque département une cartographie des établissements médico-sociaux et des professionnels de santé pouvant accompagner des mineurs suivis.

L’ensemble des propositions sera entièrement développé de façon exhaustive dans le même document-plaidoyer de l’association.

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Protection de l'enfance

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