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« Je me sens à ma place »

Florent Fauvent, futur ASS mais déjà lucide : "Je sais qu’il faudra apprendre à savourer les petites victoires, pour ne pas tomber dans la frustration souvent liée au manque de moyens et aux directions prises par nos politiques sociales."

Crédit photo DR
[VOCATION TS] Chaque mois, des néophytes du travail social racontent pourquoi ils ont choisi leur métier et comment ils envisagent l’avenir. Ce mois-ci, c'est au tour de Florent Fauvet, 32 ans, en première année d'assistant de service social à l'école de la Croix-RougeCompétence à Lyon. 

« Après mon bac littéraire, je n’ai pas eu envie de me lancer dans des études supérieures, alors j’ai effectué des boulots relativement précaires, CDD, intérim, en restauration, usine, inventaires… Ensuite, j’ai travaillé plus de huit ans dans l’hôtellerie de luxe. Il y a quelques mois, j’ai eu une période de profonde réflexion autour du sens de mon travail. A 32 ans, il était temps d’être en cohérence avec moi-même, avec ma vision de la société et avec mes convictions.

Le travail social est apparu assez évident. Et quand j’en ai parlé à mes proches, ils n’ont pas du tout été surpris. En fait, j’ai toujours eu une certaine appétence pour les sciences humaines, la psychologie, la sociologie. J’étais tenté de m’inscrire à la fac mais j’avais besoin d’être en prise avec les personnes et la réalité de notre monde.

Le métier d’assistant social m’attirait : il approche un large public et des problématiques auxquelles je suis sensible. C’est difficile à expliquer mais devenir AS était pour moi une évidence et depuis que j’ai commencé mes études, en septembre dernier, je me sens apaisé et à ma place.

Actuellement, mes premières semaines de stage en milieu psychiatrique sont passionnantes. J’évolue au sein d’une équipe pluridisciplinaire, ce qui est très formateur, et suis confronté à la particularité de l’accompagnement social en psychiatrie, indissociable du trouble dont souffre la personne.

Les récits de vie peuvent être dramatiques, et me touchent. Je comprends qu’il y a un équilibre à trouver entre empathie et protection de soi, la fameuse question de « la juste distance ». La problématique la plus récurrente reste le manque de logements adaptés. L’instabilité résidentielle peut être délétère sur le plan médical mais aussi social. Je suis convaincu qu’on apprend ce métier avec l’expérience, les sciences humaines donnent des clés de compréhension mais certaines choses ne peuvent être inculquées à l’école.

Après mes études, j’aimerais travailler dans le champ de la grande précarité, en milieu carcéral, en psychiatrie, dans celui des addictions et des migrations. Accompagner les plus vulnérables. Je n’ai aucune prétention à sauver le monde. Je sais qu’il faudra apprendre à savourer les petites victoires, pour ne pas tomber dans la frustration souvent liée au manque de moyens et aux directions prises par nos politiques sociales. »

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