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Chronique : « J’ai toujours voulu être assistante sociale »

[VOCATION TS] C'est un nouveau rendez-vous dans les ASH. Chaque mois, des néophytes du travail social racontent pourquoi ils ont choisi leur métier et comment ils envisagent l’avenir. Nouveau rendez-vous avec Fenda Kante, 35 ans, étudiante en 3e année d'assistante de service social. 

« Je suis en reconversion professionnelle. Après mon bac pro, il fallait que je gagne ma vie car mon père avait perdu son emploi et j’étais soutien de famille. J’ai travaillé 14 ans dans une caisse primaire d’assurance maladie. En réalité, j’ai toujours voulu être assistante sociale, l’aide c’est une vocation chez moi !

Après mon diplôme, j’envisage de me spécialiser dans l’accueil des réfugiés. C’est peut-être à cause de mes origines sénégalaises. Quand on comprend mieux les personnes ayant eu un parcours migratoire, on peut mieux les aider.

Les travailleurs sociaux n’ont pas de baguette magique comme certains usagers peuvent parfois l’imaginer. On ne leur trouve pas un logement ou un emploi comme ça… Mais, au cours de mes stages, j’ai pu observer que les considérer, prendre leur demande en compte leur faisait déjà du bien. L’écoute représente 70 % de notre travail. Heureusement, les assistants sociaux ne sont pas seuls, ils travaillent en pluridisciplinarité, avec des partenaires institutionnels et associatifs sur lesquels s’appuyer, des conseillers en insertion, en économie sociale et familiale, etc.

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En suivant cette formation, je savais ce que je voulais faire. Je suis plus âgée que la moyenne des autres étudiants, mon expérience et mon recul sur la vie me sont utiles. Tant mieux car, parfois, les gens nous racontent des histoires horribles, mais tout le monde a droit à une nouvelle chance. On peut tous être victimes d’accidents de la vie. Le professionnel n’est pas là pour juger. Cependant, il doit faire la part des choses et avoir une vie personnelle équilibrée à côté pour ne pas se laisser envahir. Cela peut arriver d’être affecté par une situation, dans ce cas, il faut absolument en parler aux collègues pour ne pas rester dans l’émotion.

Les assistantes sociales souffrent d’un manque de considération mais la plupart n’osent pas se plaindre face à la précarité des personnes qu’elles accompagnent. Je sais que c’est plus facile à dire qu’à faire mais il faut veiller à ne pas tout accepter au risque de dénaturer notre travail. Les chiffres, les tableaux, d’accord, mais on n’est pas dans le secteur privé, on est dans l’humain !

Si une direction exige que je reçoive un quota minimal de réfugiés par jour, par exemple, j’espère me sentir capable de refuser. C’est pour soutenir les gens dans leurs démarches parfois complexes ou les soutenir dans un projet sur la durée que j’ai choisi d’être assistante de service social, pas pour passer mon temps à gérer des files actives. ça, j’ai déjà donné ! J’ai quitté mon ancien emploi pour avoir un travail plus qualitatif, ce n’est pas pour recommencer à enchaîner les rendez-vous. »

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