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Présidentielle : Allons enfants ! « Déter » et « obligé »

Crédit photo Alban Teurlai

Emmanuel Macron réélu, voilà que nous en prenons pour cinq ans de plus, et ce n’est pas par hasard. La course était pour ainsi dire courue d’avance, et son issue n’aura pas surpris grand monde.

Doucement mais sûrement, le populisme a progressé, au premier tour comme au second. Ce populisme transcrit l’expression de la fragilité d’une population et celle d’un ressentiment extrême.

Autre progression, un record depuis 1969, celle de l’abstention, et une autre expression : celle du découragement parfois, d’une colère citoyenne souvent. Car ne pas aller voter, c’est choisir de renoncer à la démocratie. Et se déplacer pour voter blanc, c’est choisir d’acter un désaccord profond, avec une certaine colère et une détermination certaine.

Là où nous pouvons penser que rien n’est dû au hasard, c’est lorsque l’on considère la posture adoptée par notre Président, durant ces cinq années. Une posture tantôt régalienne, tantôt condescendante, mais toujours sourde au malaise social. Malgré tout, bon nombre d’électeurs sont allés voter Macron. Avec moins de gants de vaisselle ou de pinces à linge sur le nez qu’il y a vingt ans pour Chirac. N’empêche, il va falloir rester « déter » devant ce Président qui se dit « obligé ».

« Déter » n’est pas le diminutif de détergent, bien que récurer quelques couloirs de palais et sièges parlementaires ne serait pas superflu. « Déter », c’est le terme qu’emploient beaucoup de jeunes pour parler tout simplement de détermination. Ce mot rythme le documentaire engagé Allons enfants ! de Thierry Demaizière, Alban Teurlai et Elsa Le Peutrec. Ils sont « déter » ces gamins, à sortir grandis de l’épreuve de la mixité sociale, à l’épreuve de la danse, de la culture. Combien de collectivités se sont contentées, plus ou moins sciemment, d’un carré de bitume et de quelques cages de foot, plutôt que de construire une bibliothèque, apporter une once de culture dans des quartiers ghettoïsés ?

Aujourd’hui sont récoltées les raisons de la colère, dans les grands ensembles périurbains comme dans les milieux ruraux. Nous arrivons à l’extrême de ce qui était déjà peu supportable, et qui le sera encore moins. Emmanuel Macron se dit « obligé » par le résultat qu’il a obtenu grâce, une nouvelle fois, à un front républicain. Etre « obligé » au sens propre du terme signifie être lié. Lié à quoi ? A une certaine notion de fraternité qui ne pourra s’exprimer autrement qu’en allouant davantage de budget à l’action sociale. Il faudra rester « déter » et le faire valoir à tout instant.

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