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"Un atelier manuel est propice à créer la relation éducative"

"Dans le cadre de ma demande de reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH), j’ai bénéficié d’une prestation spécifique d’orientation professionnelle", raconte Jean-Michel Burroni, éducateur spécialisé. 

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[ VOCATIONS TS] Chaque mois, des professionnels du travail social racontent pourquoi ils ont choisi leur métier, un moment clé de leur carrière ou comment ils envisagent l’avenir.

Auparavant tailleur de pierre, j’ai été victime d’un accident du travail en 2018 sur le chantier de rénovation d’une église. J’ai quasiment perdu l’usage de mes jambes. Après un scanner, on m’a dit que j’allais devoir changer de métier. Un coup de massue, car la taille de pierre était ma passion depuis plus de vingt ans.

Soutenu par mes proches, j’ai pris rendez-vous avec un assistant social. Ç’a été l’une des belles rencontres qui ont parsemé mon parcours de reconversion.
Dans le cadre de ma demande de reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH), j’ai bénéficié d’une prestation spécifique d’orientation professionnelle, laquelle a souligné mon attrait pour l’art, mais aussi pour le social, secteur que je ne connaissais pas.

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J’ai effectué plusieurs stages courts, dont un en Itep (institut thérapeutique, éducatif et pédagogique). Une révélation : j’ai beaucoup aimé côtoyer ce public de jeunes en difficultés sociales. Au métier de moniteur d’atelier qu’on me conseillait, j’ai préféré celui d’éducateur spécialisé, malgré les trois ans d’études : à cette époque, je voulais prendre de la distance avec la technique pour rompre avec mon ancien métier. Une préformation de six mois avec le dispositif Oasis (orientation-accompagnement vers le secteur intervention et soin) Handicap m’a conforté dans mon choix, période durant laquelle j’ai effectué trois stages (en Esat, en IME et en Mecs).

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J’ai finalement débuté une formation d’éducateur technique spécialisé en IRTS en 2020. Les premières semaines m’ont chamboulé. Les sept heures de cours en amphithéâtre avec des gens de 18 ans ont entraîné de gros moments de doute. Mais ils se sont dissipés dès que nous sommes entrés dans le concret avec les stages.
J’ai alors compris tout le sens de mon nouveau métier. Un atelier manuel en groupe restreint est propice à créer la relation éducative. Quand on occupe ses mains, l’esprit et la parole se libèrent. L’Esat Les Vallées (Eure-et-Loir) m’a ensuite proposé un contrat d’apprentissage avec un poste à la clé.

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À 42 ans, avec des crédits sur le dos, je n’ai pas hésité longtemps ! Après mon diplôme obtenu en 2023, j’ai choisi d’y rester. J’ai eu la surprise de remporter l’année dernière le trophée national de la reconversion professionnelle décerné par l’association Transition Pro.
Aujourd’hui, je suis heureux car, malgré cette reconversion subie, j’ai retrouvé un métier passion. Je transmets mes compétences, et une certaine philosophie acquise lorsque j’étais tailleur de pierre.

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