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Orpea : un rapport de la CFDT et la CGT accuse le groupe de spéculation immobilière

Crédit photo LOIC VENANCE / AFP
Un rapport commandé par la CFDT et la CGT, publié le 24 février, indique que le groupe Orpea aurait utilisé les revenus provenant de ses maisons de retraite pour se constituer un vaste patrimoine immobilier et spéculerait pour enrichir ses actionnaires, au détriment des soins aux résidents.

Déjà en pleine tourmente après la publication du livre Les fossoyeurs de Victor Castanet, l’entreprise Orpea est au cœur de nouvelles révélations. Les conclusions d’un rapport, publié jeudi 24 février, montrent comment ce groupe privé à but lucratif a utilisé les revenus provenant de ses maisons de retraite pour constituer un vaste portefeuille d’actifs immobiliers, évalué à 7,4 milliards d’euros.

Menée par le Centre pour la recherche et la responsabilité fiscale des entreprises (Cictar), à la demande de la fédération CFDT Santé-sociaux et de la fédération Santé action sociale CGT, cette enquête accuse aussi Orpea de gérer une partie de ce patrimoine immobilier depuis des paradis fiscaux et de se livrer à de la spéculation pour enrichir ses actionnaires au détriment des soins aux résidents.

Un montage sur une partie de fonds publics

« L’expansion agressive du groupe Orpea au cours des dernières années – le groupe exploitant en moyenne un lit de plus chaque heure depuis 2015 – a eu un coût pour les résidents des maisons de retraite et pour les travailleurs », affirme le rapport. Mais les auteurs estiment aussi que « le contribuable est constamment perdant » dans cette affaire. En effet, selon les experts du Cictar, une « partie significative » des revenus ayant permis cette « ingénierie financière » provient de fonds publics, puisque Orpea perçoit des dotations publiques au titre des soins et de la prise en charge de la perte d'autonomie des personnes âgées. Dès lors, « est-il normal que des fonds publics servent à financer l’expansion du parc immobilier d’une société privée ? », s’interrogent-ils.

Les rapporteurs précisent que les montages et les opérations ne sont pas « en soi » illégaux car « l’opacité de l’information financière communiquée par Orpea rend impossible toute analyse ».

Un impact sur les effectifs et les salaires

Enfin, l’enquête souligne qu'Orpea commence à céder son portefeuille immobilier à des investisseurs. Conséquence « Les maisons de retraite, déjà surendettées, voient désormais leurs charges alourdies pour de nombreuses années à venir par des loyers. » Ce qui freine « à la fois les salaires des travailleurs et le niveau des effectifs ». Les montants collectés sont « utilisés pour compenser le gonflement des charges financières », plutôt que pour « offrir à nos personnes âgées une dignité et un respect essentiel », déplore le rapport.

Les syndicats appellent le gouvernement français à réagir et l'enjoint à exiger qu'Orpea rende des comptes. En outre, ils réclament que les droits des travailleurs et la protection des lanceurs d’alerte soient garantis dans l’ensemble du secteur.

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