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Maltraitance à domicile, entre méconnaissance et invisibilité

Crédit photo Dessin de Pavo
Le dernier hors-série Domicile des ASH vient de paraître.

Vivre chez soi, heureux et protégé, loin des scandales de maltraitance révélés ces derniers mois dans de nombreux Ehpad. Décider de tout, être libre de ses mouvements, ne pas subir une vie collective. Cette image d’Epinal se ternit dès que la dépendance s’installe, que ce soit en raison de l’âge, d’une maladie neurodégénérative ou encore d’un handicap.

73 % des alertes de maltraitance reçues par la Fédération 3977 ne concernent pas les établissements médico-sociaux, mais bien le lieu de l’intime : le domicile. Dans le huis clos familial, les situations demeurent méconnues ou tues. Avec des signaux difficiles à détecter pour des professionnels pas toujours suffisamment formés, même s’ils ont été sensibilisés à ce risque. Au-delà des faits de violences physiques, heureusement minoritaires, subsiste une maltraitance plus insidieuse : relation de subordination, d’assujettissement, d’asservissement de la personne aidée. La dépendance et la proximité peuvent aussi conduire à un climat d’emprise. Dans ce contexte, les obstacles à la libération de la parole sont nombreux.

Définir pour mieux prévenir

Il aura fallu attendre février dernier pour que soit énoncée une définition commune de la maltraitance. Le vocabulaire et son lexique associé représentent une avancée notable : dénoncer une atteinte portée à une « situation de vulnérabilité » et non pas à une personne vulnérable. L’enjeu est de mettre l’accent sur le rôle de l’environnement comme facteur aggravant ouvrant la voie à une meilleure reconnaissance de la maltraitance institutionnelle et de l’exposition aux violences, par exemple des enfants, victimes indirectes et témoins. L’espoir est d’enfin faire progresser la prévention qui reste, en France, le maillon faible de la culture professionnelle.

Pour éviter tout acte maltraitant, il s'agit aussi de mieux prendre en compte la fragilité des proches soumis à un risque accru d’épuisement. Encore faut-il que les professionnels aient le temps d’observer, d’échanger, de détecter et d’orienter. Car, sur le terrain, les aides à domicile sont confrontées à des situations complexes. Seules et souvent le regard rivé sur leur montre, qui tourne toujours trop vite, comment peuvent-elles répondre à toutes les injonctions paradoxales qu’elles subissent ?

 

Promouvoir la bientraitance

Quand leur travail est mal compris et mal considéré, les aides à domicile sont également soumises à un risque de maltraitance involontaire. Les directions doivent plus que jamais évaluer la souffrance au travail pour les préserver, au risque de perdre de bons professionnels. Faire toujours plus avec moins conduit inexorablement à créer des conditions maltraitantes, faute de temps et de personnel suffisant.

Les défis sont nombreux pour le secteur du domicile qui souffre et sort affaibli de deux années de crise sanitaire. A quand une promotion de la bientraitance comme boussole d’un accompagnement digne ?

Retrouvez notre numéro sur le sujet ici

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