Axéo Services, XL Autonomie, Veiller sur mes parents… Tous ces services de proximité sont issus de la réinvention de La Poste. En raison d’une baisse historique de son activité « courrier » (-6,7 %/an de volume en moyenne sur la période 2014-2019), l’entreprise diversifie ses activités.
Certaines d’entre elles visent à présent à apporter des services et de l’aide aux personnes âgées. Dans un rapport rendu public le 23 septembre, la Cour des comptes s’est penchée sur les résultats de ces services de proximité. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les résultats sont contrastés.
Axéo, une opération financière bénéfique
Parmi les « succès avérés », la Cour des comptes mentionne les services à la personne, via la filiale Axéo Services. La Cour relève que « ce segment est estimé en France à 18 milliards d’euros de chiffre d’affaires, dont 3,5 milliards aux mains d’acteurs privés dont la croissance est plus dynamique que celle des acteurs associatifs et publics dans un marché très fragmenté ». Preuve de cette fragmentation, le leader du marché des SAP privé, Oui Care, atteint seulement 5 % du segment.
Cette croissance profite en tout cas à La Poste, qui contrôle désormais la holding du réseau Axéo. La Poste indique avoir privilégié cette voie plutôt que l’acquisition du réseau de franchisés qui « disposent de marges faibles ».
Résultat : la dynamique de croissance « est relativement bonne » (229 agences en 2020, contre 184 en 2015) et le chiffre d’affaires décolle (de 45 millions d’euros en 2015 à 71 millions d’euros selon les derniers chiffres). Une opération plus financière qu’autre chose, du propre aveu de La Poste, et qui s’est avérée bénéfique.
Monétisation du lien social
D’autres services peinent cependant à décoller. Cela a été le cas de l’aide à domicile par un facteur expert pour la télédéclaration des revenus. Facturée 29 € pour une durée de 45 minutes, cette prestation ciblait potentiellement 20 500 clients, mais La Poste n’en a convaincu que 251. Un résultat bien loin des espérances, qui a conduit l’entreprise à cesser l’expérience en juin 2020.
Il en est de même pour l’offre « Veiller sur mes parents », qui propose une visite de lien social par un facteur au domicile d’un parent âgé jusqu’à six fois par semaine, ainsi qu’un service de téléassistance. Cette offre a d'ailleurs constitué le tout premier des nouveaux services de La Poste, et l'emblème de sa stratégie de diversification. Même si une majorité de postiers l’approuvent, leur principale critique pointe une « monétisation d’une activité de lien social effectuée gratuitement auparavant ».
Toujours est-il que, quatre ans après son lancement, le chiffre d’affaires peine à décoller. Pire : les pertes cumulées pourraient dépasser 10 millions d’euros en 2020. Comme quoi, il s’avère assez difficile de s’improviser aide à domicile…