Le remaniement du gouvernement Borne II, annoncé officiellement depuis l’Elysée le 20 juillet dans la soirée, compte plusieurs chassés-croisés d’envergure dans les secteurs du social. A commencer par le portefeuille des Solidarités et des Familles, qui revient désormais à Aurore Bergé, jusqu’ici présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale.
Un choix très politique en remplacement de Jean-Christophe Combe, ancien directeur général de la Croix-Rouge française, alors que l’examen de la proposition de loi de la majorité présidentielle consacrée au « bien vieillir » a été une énième fois repoussée sine die deux jours plus tôt. Si l’AD-PA (Association des directeurs au service des personnes âgées) a d’abord estimé que ce report confirmait « l’incurie de l’Etat », elle espère désormais n’y voir qu’un contretemps lié à ces ajustements ministériels.
De son côté, le collectif Alerte, réunissant 34 associations nationales de lutte contre la pauvreté et l’exclusion, souhaite attirer l'attention d'Aurore Bergé « sur l’urgence sociale à laquelle doit répondre le pacte des solidarités », porté par son ministère et présenté par Elisabeth Borne le 27 juillet prochain. Il se dit « particulièrement inquiet des économies annoncées cette semaine dans le budget de 2024, notamment la baisse des contrats aidés, du soutien au logement des classes moyennes et la fin du bouclier tarifaire ».
Au handicap, Geneviève Darrieussecq cède sa place à Fadila Khattabi, jusqu’alors députée de la Côte-d'Or et présidente de la commission des Affaires sociales au sein de l’hémicycle. La nouvelle ministre déléguée, issue des rangs socialistes avant de rejoindre le parti présidentiel, est une fidèle d’Emmanuel Macron qu’elle a notamment soutenu avec énergie lors du débat sur la réforme des retraites.
Autre changement majeur, le départ de François Braun à la Santé et à la Prévention, remplacé par Aurélien Rousseau, jusqu’ici directeur de cabinet de la Première ministre et ancien directeur général de l’ARS d’Ile-de-France. Son profil de technicien a été remarqué pendant la crise sanitaire liée au Covid-19.
Le ministère de la Ville et du Logement est désormais scindé en deux. A la place d’Olivier Klein, ce sont deux portefeuilles distincts qui reviennent, d’une part, à Sabrina Agresti-Roubache (ministre de la Ville auprès du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer et du ministre de la Transition écologique) et, d’autre part, à Patrice Vergriete (ministre chargé du logement auprès du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires). La première, ancienne productrice audiovisuelle et députée des Bouches-du-Rhône, a été omniprésente lors du dernier séjour d’Emmanuel Macron dans la cité phocéenne, fin juin, venu défendre son plan « Marseille en grand ». Le second, maire de Dunkerque divers gauche et président de la communauté urbaine, va quitter une commune dont il souhaitait faire « un modèle de ville durable à l’échelle nationale et européenne ».
Mise en cause dans le scandale du fonds Marianne, Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat à l’économie sociale et solidaire (ESS) quitte le gouvernement. Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des petites et moyennes entreprises, du commerce, de l’artisanat et du tourisme, reprend le périmètre de l’ESS, qui n’a plus de poste dédié.
