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Grand âge et autonomie : une « tribune inutile et cynique » (Luc Carvounas, Unccas)

Luc Carvounas UNCASS

Luc Carvounas, président de l'Unccas.

Crédit photo Bertrand Guay / AFP
Grand âge et autonomie - A la suite de la tribune sur le lien intergénérationnel publiée dans Le Monde et signée par plusieurs personnalités, dont la ministre chargée de l’autonomie, le président de l’Union nationale des centres communaux et intercommunaux d’action sociale (Unccas), Luc Carvounas, avait vivement réagi, dénonçant le « cynisme » du gouvernement. Il revient pour les Actualités sociales hebdomadaires sur les raisons de son « coup de gueule ».

Actualités sociales hebdomadaires : Qu’est-ce qui vous a poussé à réagir à la tribune publiée dans Le Monde vendredi 1er octobre et signée par des grands acteurs du secteur ainsi que plusieurs personnalités, dont Brigitte Bourguignon, la ministre chargée de l’autonomie ?

Luc Carvounas : J’ai moi-même été sollicité au titre de l’Unccas pour signer cette tribune avec Brigitte Bourguignon et l’Uniopss [Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés sanitaires et sociaux, ndlr]. J’ai trouvé un peu fort de café que cela serve à consacrer les 70 ans de la Semaine bleue, alors que l’on apprenait à peine l'abandon de la fameuse loi « grand âge et autonomie », qui a été vendue, survendue et présentée comme le grand projet du quinquennat.

Nous avons tous cru que cette fois était la bonne. Cela a créé chez les acteurs de l’Unccas une vraie attente. Nous nous souvenons des nombreux rapports qui sont tombés, celui de Jérôme Guedj, celui de Luc Broussy, missionnés par l’Etat. L’équation était celle qui allait aboutir à une vraie loi. Malheureusement, les arbitrages gouvernementaux et ceux du président de la République ne sont pas allés en ce sens. Je commence à être coutumier du fait avec ce gouvernement. Le 16 avril dernier, j’ai écrit à Brigitte Bourguignon pour lui faire part de notre inquiétude quant à la revalorisation salariale des services d’aides à domicile dans le public. A ce jour, je n’ai reçu aucune réponse.

Force est de constater que cette tribune est inutile et cynique. Mon communiqué de presse était finalement un coup de gueule des acteurs du social. En tant que responsable politique, je ne pouvais pas y participer. Cela serait revenu à donner un chèque en blanc à ce qui venait à peine de se produire. Je ne le souhaitais pas.

Après l’abandon par le gouvernement du projet de loi « grand âge », quelques mesures rectificatives ont été annoncées dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS). Qu’est-ce que vous en attendez concrètement ?

De mémoire, l’enveloppe est de 500 millions d’euros. Pour avoir participé pendant neuf ans aux travaux du Parlement, je peux vous dire qu’il ne s’agit pas d’argent qui tombe du ciel. Ces sommes sont réorientées au détriment d’autres secteurs. Aujourd’hui, nous n’avons pas de lecture suffisamment fine de ce qui est en train de se passer, car nous ne participons plus aux travaux du Parlement. C’est aussi pour cela que nous allons nous doter d’un nouveau collaborateur, chargé des relations avec le Parlement. Il est primordial d’entrer dans ce dialogue. Nous devons devenir des lobbyistes et porter nos propres amendements.

Dans le cadre de notre congrès à Paris, nous allons organiser au mois de mars prochain une sorte de « grand oral » de tous les candidats à l'élection présidentielle. Ils seront invités à s’exprimer sur la base d’un questionnaire qui leur sera remis. Nous voulons les entendre sur les sujets que nous traitons au quotidien. La loi « grand âge et autonomie » a de grandes chances de figurer dans ce questionnaire.

Est-ce la première fois que l’Unccas prend aussi fermement position par rapport à une politique gouvernementale ?

Je ne sais pas si c’est la première fois, mais en tout cas ça ne sera pas la dernière. Nous ne souhaitons pas que l’Unccas serve de sous-traitant d’ingénierie sociale chaque fois que le ministère nous demande des notes ou des positions. Nous voulons être une association indépendante d'élus qui, lorsqu’elle n’est pas d’accord avec le gouvernement, le lui dira.

Lorsque j’ai rencontré Olivier Véran [ministre des Solidarités et de la Santé, ndlr] au mois de janvier, j’ai expliqué que je trouvais anormal que l’Unccas n’ait pas sa place dans les réunions des grandes associations qu’il organisait dans le cadre du Covid-19. Il a entendu mon message et nous invite désormais, mais il y a encore du travail.

On nous compare à une association du type Emmaüs. Nous ne sommes ni Emmaüs, ni la Banque alimentaire, qui ont évidemment leur grande utilité publique. Nous sommes une association de maires. Je voudrais que cela soit bien compris des pouvoirs publics, et par l’opinion publique pour peser dans le débat.

 

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