Actualités sociales hebdomadaires : Que reprochez-vous à ce qui est mis en place en matière de continuité pédagogique ?
Marie-Laure de Guardia : On ne peut pas dire qu’il y a Pronote [Iogiciel de gestion de la vie scolaire, ndlr] et que tout va bien. L’enseignement à distance ne correspond pas aux besoins de certains des enfants que nous accueillons. C’est le cas de ceux qui sont en difficultés scolaires, de ceux qui vivent seuls en appartement ou encore de ceux qui préparent un concours. Il faudrait prévoir, même à distance, un accompagnement plus individualisé. Ce serait déjà un vrai plus. Et pour ceux qui sont en difficultés sérieuses, il faudrait un minimum de présentiel.
Vous souhaitez également un autre accompagnement pour les enfants porteur de déficiences. Quel est-il ?
M.-L. de G. : Nous accueillons 30 % de jeunes en situation de handicap qui sont habituellement accompagnés par des Itep [instituts thérapeutiques, éducatifs et pédagogiques] ou des IME [instituts médico-éducatifs], et ces établissements assurent en temps normal du suivi pédagogique. Mais aujourd’hui il se fait à distance, ce qui n’est pas possible pour certains enfants. Nous demandons aux agences régionales de santé de prendre en compte ces publics-là. Tant que nous n'aurons pas une coordination volontariste de la part des services de l’Etat pour assurer une prise en charge de qualité, on n’y arrivera pas. Beaucoup d’IME et d’Itep sont prêts à assurer ces prises en charge, mais ils n’ont pas les autorisations.
L’Etat peut vous refuser ce présentiel en raison du confinement. Avez-vous anticipé cette réponse ?
M.-L. de G. : Aujourd’hui, l’Education nationale a ouvert de nombreux établissements pour assurer la garde des enfants des soignants et du médico-social. Il y a donc du présentiel. Pourquoi ce même présentiel ne peut pas se penser sur une autre mission tout aussi importante qui est le suivi des situations de fragilité scolaire ?