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« Je trouve du sens à aller au travail »

Juliette Seigneuret : « J’ai l’impression de redonner la parole à des personnes qui n’ont pas forcément la capacité de s’exprimer. »

Crédit photo DR
[VOCATION TS] Chaque mois, des néophytes du travail social racontent pourquoi ils ont choisi leur métier et comment ils envisagent l’avenir. Ce mois-ci, Juliette Seigneuret, 24 ans, polyvalente de secteur depuis août 2023.
 
 

J’ai obtenu mon diplôme d’assistante de service social en juin dernier et, depuis deux mois, j’exerce dans la Vienne. C’est le travail qui est venu à moi ! La pénurie de professionnels dans la région est telle que les recruteurs – en majorité de la fonction publique territoriale – ont directement démarché l’IRTS de Poitiers. Dès mai, ils ont défilé pour nous présenter les postes, les conditions de travail, les salaires… Ce phénomène est nouveau. Aujourd’hui, faute de candidats, la balle a changé de camp. C’est bien mais les employeurs attendent parfois beaucoup de nous quand on arrive sur le terrain alors qu’on débute. Et comme ce n’est pas facile d’effectuer des stages pour se sensibiliser aux problématiques diverses, on ne sait pas toujours où on met les pieds. Dans mon département, il n’y a eu que quatre propositions de stages pour 150 élèves. Le contexte peut effrayer mais, si cela ne nous plaît pas, on peut postuler ailleurs.

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J’ai choisi la polyvalence de secteur, autrement dit l’accueil et l’accompagnement sur un territoire délimité. L’occasion de s’occuper d’une multitude de situations, de faire de l’individuel et du collectif, d’être entourée d’autres assistantes sociales. Je veux me nourrir de l’expérience de mes collègues, et le salaire est aussi plus intéressant. Je suis emballée. L’équipe m’a laissée le temps d’atterrir sans mettre de pression. La formation que j’ai reçue donne de bonnes bases. J’ai ainsi pu recevoir des personnes en difficulté sans appréhension. J’apprends, je pose des questions, mes responsables sont de vrais appuis. Je découvre aussi le champ de la protection de l’enfance.

On met de nous dans ce travail et on met des gens aussi. Les écrits, j’adore. Je prends des notes pendant les entretiens, soumis au secret professionnel, et j’explique que je les garde pour moi, pour leur éviter de tout répéter au prochain rendez-vous. J’ai l’impression de redonner la parole à des personnes qui n’ont pas forcément la capacité de s’exprimer. Je trouve du sens à aller au travail.

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En revanche, le diplôme unique que l’Etat voudrait mettre en place ne présente aucun intérêt. Chacun de nos métiers possède ses particularités. En première année d’études, il y avait un tronc commun avec les autres étudiants. On a tous été déçus et frustrés. Les profils et les attentes sont différents. Je l’ai expliqué dans une contribution au Livre blanc du Haut Conseil en travail social.

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