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Précarité menstruelle : une étudiante sur trois a besoin d’aide pour acheter des protections périodiques

Une enquête publiée le 8 février révèle l’ampleur de la précarité menstruelle étudiante. Pour y remédier, les acteurs du secteur demandent l’accès gratuit aux protections périodiques pour les plus précaires et la mise en place d'une politique de sensibilisation autour des règles et des maladies associées.

C’est pour répondre à un cruel manque de données sur le sujet que La Fédération des associations générales étudiantes (Fage), l’Association nationale des étudiant·e·s Sages-Femmes (ANESF) et l’Association fédérative des étudiant·e·s picto-charentais·e·s (Afep) ont mené une étude sur la précarité menstruelle dans le monde étudiant. Réalisée auprès de 6 500 personnes (1), cette enquête révèle que 33 % des étudiantes ont besoin d’une aide financière pour se procurer des protections périodiques.

Dans le détail, 13 % des personnes interrogées déclarent avoir été contraintes de choisir entre acheter des protections ou un autre produit de première nécessité. Un dixième des sondées expliquent, en outre, devoir fabriquer leurs propres protections et une sur vingt se retrouvent ainsi à utiliser du papier toilette. Certaines renoncent également par manque de moyens à consulter un médecin pour des raisons liées à leurs menstruations, alertent les associations.

« Nous étions déjà convaincus que la précarité menstruelle était un problème récurrent, mais cette enquête va nous aider à porter notre plaidoyer, car jusqu’alors nous ne disposions pas de chiffres sur lesquels nous appuyer », rapporte Fanny Toussaint, présidente de l’ANESF.

 

Un budget conséquent

Pour près de la moitié du panel, le budget associé aux règles représente entre 5 et 10 euros chaque mois. A cela, s’ajoutent très souvent d’autres dépenses, comme les médicaments anti-douleurs, les sous-vêtements ou la literie, qui peuvent faire grimper l’enveloppe totale au-dessus de 20 euros tous les mois.

En plus du surcoût, la question sous-jacente de l’absentéisme et du décrochage scolaire inquiète les acteurs de la sphère étudiante. 60 % des répondantes ont en effet déjà manqué les cours pour des raisons médicales liées à leurs règles et 10 % par crainte des fuites. « C’est un chiffre non-négligeable, nous ne nous attendions pas à un phénomène d'une telle ampleur », pointe Fanny Toussaint.

De concert, les trois associations demandent d’investir dans une politique de sensibilisation et de formation autour des règles et des maladies gynécologiques. « La précarité menstruelle est de plus en visible dans les médias, notamment grâce au militantisme de certaines structures, mais c’est loin d’être suffisant et le tabou autour des menstruations persiste », rappelle la présidente de l’ANESF.

L’accès gratuit pour les populations précaires à des protections périodiques, notamment grâce à l’installation de distributeurs en libre-service, est également revendiqué. La Fage, l’Afep et l’ANESF plaident enfin pour une « refonte structurelle des aides sociales ». Afin de lutter efficacement contre toutes les formes de précarité qui touchent les étudiants, elles demandent ainsi que « les aides pour le logement (APL) soient calculées selon le bassin de vie et non cadrées nationalement, mais aussi que les bourses sur critères sociaux soient revalorisées en évitant les effets de seuils à travers une linéarisation ».

(1) Les associations à l’origine de cette enquête soulignent que les minorités de genre ont été prises en compte. Ainsi, l’échantillon comprend 1,32 % de personnes non binaires, 0,6 % d’hommes transgenres et 0,32 % de personnes ne se prononçant pas sur leur genre.

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