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Précarité : la métropole de Lyon veut expérimenter un revenu solidarité jeunes

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Top view of stressed young sitting Asian woman hands holding the head worry about find money to pay credit card debt and all loan bills. Financial problem concept.

Environ 2000 jeunes doivent bénéficier du Revenu solidarité jeunes lancé par la métropole de Lyon.

Crédit photo Kawee - stock.adobe.com
Le dispositif doit être proposé ce lundi 15 mars au conseil métropolitain pour que les premiers versements aient lieu dès le mois de juin. Les acteurs locaux voient dans cette aide un moyen de sécuriser le parcours des jeunes les plus précaires.

Alors que la précarisation des jeunes ne cesse de croître sous les effets de la crise sanitaire, la métropole de Lyon souhaite mettre en place un revenu de solidarité jeunes (RSJ). Amenée à être déployée de manière expérimentale, cette aide, allant de 300 € à 400 €, s’adresse aux jeunes entre 18 et 25 ans qui ne rentrent dans aucun autre dispositif (revenu de solidarité active, allocation aux adultes handicapés, contrat jeunes majeurs, allocation d'éducation de l’enfant handicapé, garantie jeunes). « Nous ne sommes pas du tout dans le concurrentiel avec l’existant, assure Séverine Hemain, vice-présidente de la métropole de Lyon en charge de la politique d’insertion et de l’emploi sur le territoire. Le RSJ représente un deuxième filet, si jamais le jeune ne bénéficie de rien d’autre. »

Au total, le budget alloué à cette mesure est de 10 millions d’euros, dont 7 millions consacrés à l’allocation et 3 millions à l’accompagnement des jeunes. En plus d’un suivi régulier réalisé par un conseiller « fil rouge », les bénéficiaires peuvent participer à des actions ponctuelles destinées à lever les freins rencontrés pour trouver un emploi, une formation ou un logement. S’il est proposé dès le début, ce suivi n’est pas obligatoire pour percevoir l’allocation les premiers mois. Ensuite, cela peut évoluer en fonction de la manière dont le jeune s’approprie le dispositif. « Ce caractère non rédhibitoire constitue une innovation positive, c’est un schéma qui permet de se remobiliser », pointe Antoine Dulin, président de la commission « insertion des jeunes » du conseil d’orientation des politiques de jeunesse, qui a participé à l’élaboration de ce dispositif.

Droit de tirage

Le revenu de solidarité jeunes est attribué pour une période de trois mois, à la fin de laquelle une évaluation est effectuée pour savoir si le bénéficiaire est toujours éligible. En tout, l’aide peut s’étendre jusqu’à 24 mois, utilisables de façon continue ou discontinue, selon les parcours. C’est ce qu’on appelle le système de droit de tirage. « La dimension séquentielle de l’allocation est très intéressante, notamment pour ceux qui font face à un gros pépin, estime Antoine Dulin. Si, par exemple, après avoir trouvé un CDD, un jeune ne peut pas toucher ses droits au chômage, pour quelque raison que ce soit, il pourra grâce à ce système de nouveau bénéficier du RSJ. » Vice-présidente de la Fédération des acteurs de la solidarité Auvergne-Rhône-Alpes et directrice du pôle inclusion sociale de l‘association Acolea, Sarah Klajnberg, trouve également que cette aide est gage de sécurité pour les jeunes. « Cela correspond en quelque sorte à la manière dont ils fonctionnent, explique-t-elle. A des moments ils vont bien et à d’autres ils se retrouvent en difficulté, car ils sont seuls et davantage fragiles psychologiquement. »

Ainsi pour la professionnelle qui, aux côtés d’une centaine de structures locales, a contribué à la mise en place du dispositif, il sera possible d’imaginer des parcours jusqu’alors inconcevables. « Le RSJ pourra par exemple permettre à certains jeunes de faire des séjours à l’étranger, de partir en Erasmus. Sans cela, beaucoup ne se lancent pas car ils ont peur de se retrouver sans ressources en rentrant. » Ce revenu pourrait aussi faciliter l’accès à d’autres dispositifs, comme le service civique. « Celui-ci est très intéressant, mais il ne donne pas le droit au chômage. Forcément les jeunes ne se mobilisent pas », souligne Sarah Klajnberg.

Après une année d’expérimentation, le revenu de solidarité jeunes devra être « consolidé » au regard des retours d’expérience d’un « groupe miroir » de jeunes.

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