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Emploi des jeunes : l’exécutif met 6,5 milliards sur la table

Elisabeth Borne

Crédit photo DR
Nouvelles aides à l’embauche et à la formation, retour massif des contrats aidés, mobilisation exceptionnelle du plan d’investissement dans les compétences… Le ministère du Travail a détaillé, le 23 juillet, le plan d’aide d’urgence à l’emploi des jeunes, constituant le premier volet du grand plan de relance de l’emploi et de l’économie. Pour financer cette série de mesures destinées aux 16-25 ans, l’exécutif a débloqué une enveloppe de 6,5 milliards pour la séquence 2020-2021. Objectif : éviter aux 750 000 jeunes qui arrivent sur le marché de l’emploi en septembre de se retrouver le bec dans l’eau. 

Avis de tempête sur l’emploi des jeunes. Selon les premières estimations du ministère du Travail, les services de Pôle Emploi s’attendent à une recrudescence d’inscriptions chez les 16-25 ans d’ici à la fin de l’année. « On pourrait en compter jusqu’à 250 000 de plus qu’en 2019 et les premières inscriptions de masse sont déjà recensées… », soupire-t-on dans l’entourage d’Elisabeth Borne, la nouvelle ministre du Travail. Pour faire face à l’urgence, l’exécutif a mis la main à la poche : 6,5 milliards d’euros ont été débloqués pour financer le plan « 1 jeune, 1 solution», qui doit juguler la hausse du chômage chez les jeunes. Pour le ministère, ce plan doit constituer « un effort massif, global, fort et diversifié » en direction des jeunes.

Mesure-phare du plan : une aide de 4 000 € versée aux entreprises qui s’engagent à embaucher un jeune soit en CDI, soit en CDD d’une durée minimale de trois mois. Autrement dit, quasiment une année d’exemption de cotisations patronales pour l’employeur. L’aide, que le ministère désigne comme une « compensation de cotisations », devait initialement concerner les salaires jusqu’à 1,6 Smic. Elle sera portée à l’équivalent de 2 Smic pour répondre à une requête du Medef et sera valable pour tout contrat de travail signé entre le 1er août et le 1er janvier 2021. L’aide sera versée trimestriellement aux entreprises par tranches de 1 000 € et représentera un coût global de 3,5 milliards dans l’enveloppe générale du plan. Selon les prévisions de la rue de Grenelle, 450 000 embauches devraient être signées grâce à cette aide nouvelle. Ce coup de pouce s’ajoute aux aides à l’embauche d’apprentis et de contrats de professionnalisation instaurées en juin sous le ministère de Muriel Pénicaud, à savoir des primes de 5 000 € pour un mineur et de 8 000 € pour un majeur. Initialement, ce soutien se limitait aux formations de CAP à Bac + 3, mais la commission mixte paritaire chargée de l’examen du troisième projet de loi de finances rectificative vient de faire sauter ce verrou. Désormais, Masters et Masters 2 seront aussi éligibles à ces financements.

Deuxième volet du plan : un coup de pouce massif à la formation de 200 000 jeunes supplémentaires vers les métiers et les filières d’avenir (transition écologique, numérique, soins et santé…). Ces mesures prendront la forme de 100  000 formations financées en 2020 et 2021 au titre du plan d’investissement dans les compétences (PIC) par l’Etat et les régions, ainsi que des abondements supplémentaires au compte personnel de formation (CPF) des jeunes de 16 à 25 ans qui choisiraient une formation aux métiers d’avenir, qu’il appartiendra à la délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle (DGEFP) et aux régions d’identifier. D’ores et déjà, 5 000 formations d’infirmiers et 10 000 d’aides-soignants ont été retenues pour bénéficier de ces abondements supplémentaires. Ces mesures de formation inclueront également 35 000 parcours d’accompagnement pour les jeunes décrocheurs de 16 à 18 ans réalisés par l’AFPA (Association nationale pour la formation professionnelle des adultes), 15 000 formations à la certification « CléA Numérique » et de 20 000 formations aux métiers numériques via les établissements labellisés « grande école du numérique ». Total de la facture : 1,5 milliard. Toutefois, le détail précis des dépenses n’est pas encore déterminé…  

Septembre dans le viseur

Enfin, le plan prévoit un grand coup de boost en direction des parcours d’insertion personnalisés. 300 000 de ces parcours ont été budgétés à hauteur de 1,5 milliard, mais, là encore, sans informations précises sur le détail des financements. Au programme, sont ainsi prévus : 60 000 parcours emploi compétences (soit 20 000 de plus que projetés initialement), ces contrats qui remplacent depuis 2018 les emplois aidés dans le secteur associatif ; 35 000 contrats supplémentaires pour le secteur de l’insertion par l’activité économique (IAE), venant s’ajouter aux 100 000 déjà prévus en 2020-2021 ; 50 000 programmes de Garantie jeunes supplémentaires, renforçant les 100 000 déjà programmés par les missions locales ; 80 000 parcours d’accompagnement adapté vers l’emploi et l’autonomie (Pacea) de plus ; et 140 000 prestations d’accompagnement intensif des jeunes réalisées par Pôle Emploi. Le secteur marchand devrait aussi profiter de ce regain des contrats aidés, puisque la subvention à la rémunération des jeunes (égale à 47 % du salaire) sera maintenue en l’état, mais sur un périmètre d’entreprises plus étendu.

Au ministère, on ne détaille pour l’instant pas le montant des enveloppes dédiées à chaque pôle de dépenses, mais on assure que « les partenaires engagés (missions locales, Pôle Emploi, entreprises de l’ESS…) auront les moyens financiers et humains pour réaliser ces objectifs ».

Une première série de mesure doit entrer en vigueur dès septembre. Quant au pilotage des différents volets du plan, il repose sur plusieurs concertations menées actuellement par Elisabeth Borne, la nouvelle ministre du Travail, avec les partenaires concernés (collectivités territoriales, partenaires sociaux…), dont les résultats devraient être connus d’ici la fin de la semaine prochaine.

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