Sous la Restauration et la monarchie de Juillet, deux grands problèmes mobilisent, en moult déclinaisons, les pouvoirs publics et le monde de la philanthropie : d’une part, l’état des prisons ; d’autre part, la question du paupérisme et des classes « dangereuses », pour reprendre le vocabulaire de l’époque.La prison est perçue comme une véritable école du crime, a fortiori pour les enfants, « naturellement portés à l’imitation ». Aussi, écrivaient les enquêteurs de la Société royale pour l’amélioration des prisons, « ceux qui restent seulement un mois dans ces prisons contractent certaines habitudes inséparables du crime et de la débauche et, au lieu de devenir meilleurs après, ils sont au contraire plus enclins au vice ». Quant aux grandes enquêtes sur la misère et la criminalité qui en découle, elles soulignent que « les enfants fournissent eux-mêmes des éléments à la classe corrompue qui désole la société, tant le vice est contagieux. Il en est, qui, à peine adolescents, ont complètement rompu avec leurs familles et ne subsistent dans leur état d’isolement et de vagabondage qu’à l’aide de petits vols et de méfaits de toute espèce. »Ces différents constats entraînent une certaine…
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