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Édito - Jeux d'écritures

Crédit photo JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP

Exercice de lecture en slam (adopter le rythme adapté) :

« Je travaille dans tous les interstices, entre les règles et les bonbons / Entre Messi et Pythagore, entre la Petite Ourse et Orion / Entre berceuses et engueulades, entre lézards et papillons / Entre le pouce et le portable, entre torpeurs et tourbillons,

Entre Batman et Violetta, entre les dys et les hypers / Entre les toons et les ados, entre l’horizon et la mer / Entre le visage et le masque, entre les billes et les équerres / Entre Facebook et l’argent de poche, entre les mères et les repères.

Je taffe entre l’aube et le crépuscule, entre un ici et un ailleurs / Entre l’instinct et la raison, entre les pôles et l’équateur / Entre le nuage et l’arc-en-ciel, entre le scénario et l’acteur / Je taffe entre hier et aujourd’hui, pour des lendemains plus rêveurs.

Je taffe là où les cicatrices constellent les âmes et les histoires / Là où l’on passe d’une vie à l’autre, comme on traverserait un miroir / Là où, plus que partout ailleurs, la plus belle clé est le savoir / Où l’on conjugue humanité, fragilité et espoir. »

 

Maux échangés

Ce beau texte, publié dans le numéro d’octobre de la revue Esprit, a été écrit par Anne-Solène Taillardat. Enfant placée à l’adolescence, aujourd’hui éducatrice spécialisée, elle est bénévole pour Repairs, une association de la région parisienne qui organise des rencontres entre jeunes en foyers ou familles d’accueil et adultes qui ont vécu la même expérience. Dans le même ordre d’idée, elle est responsable d’une autre association, Parrains pour mille.

Il n’est pas très étonnant de découvrir ses compétences et son engagement après avoir lu les mots qu’elle a réunis pour ce texte : ce sont ceux d’un univers qu’il faut bien connaître, de part et d’autre du miroir, pour rassembler l’enfant et l’adulte.

 

Enrichissement (de) personnel

L’écriture est une matière travaillée dans les formations du travail social. Car lorsqu’il faut faire part d’une situation familiale, rapporter des faits à un juge, lequel fondera ses décisions sur le récit qui lui est fait, chaque mot compte, doit être pesé et soupesé. Mais il est aussi des personnes qui vivent l’écriture comme elles respirent, c’est la réflexion qui vient à la lecture de ce morceau choisi de slam.

Il n’est pas particulièrement demandé aux aides à domicile, auxiliaires de vie, et autres professions exerçant auprès de personnes vulnérables ou âgées vivant chez elles (lire notre dossier de cette semaine) d’écrire des rapports. Certains notent des informations pour transmission à celle ou celui qui leur succédera auprès de la personne accompagnée, mais la rédaction s’arrête là. Au vu des journées qui peuplent leurs semaines, c’est déjà pas mal. Mais c’est dommage, tant ces métiers de lien sont eux aussi riches de récits de vie et de rencontres. Et c’est tant mieux, car n'est pas avec les revenus qu'elles perçoivent, qu'elles s'enrichiront.

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