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Pauvreté : un baromètre dans le rouge

Crédit photo ALEXANDER KLEIN / AFP
Le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (CNLE) vient de rendre les résultats de son étude de suivi qualitatif : explosion de la précarité, hausse de la souffrance sociale et recul de l’accès aux droits.

Cet outil d’observation sociale a été créé début 2021, à la demande de l’ancien Premier ministre Jean Castex pour évaluer les changements brutaux inhérents à la crise sanitaire et à ses conséquences. En l'occurrence, il a été utilisé auprès de 128 acteurs de proximité - associations nationales de lutte contre les exclusions (Emmaüs France, Restos du cœur…), protection de l’enfance, Pôle emploi, Défenseur des droits ou encore comités locaux du travail social – qui ont été interrogés entre octobre et février 2021.

Des questionnaires en ligne qui ont permis de dépasser le seul critère de seuil officiel de pauvreté monétaire. Pour mieux appréhender les angles morts de notre société, les populations « hors champ », ignorées des radars, et saisir des phénomènes émergents. Le baromètre du CNLE a ainsi repéré des publics très divers subissant une dégradation de leurs conditions de vie dans le « monde d’après » la pandémie.

Baisse des ressources

L’un des premiers enseignements concerne les tensions financières accrues pour des catégories de personnes assez disparates. Il y a celles dont la situation était déjà fragile avant l’arrivée du coronavirus et dont les ressources ont encore diminué lors du premier confinement. D’autres, en emploi stable avant la crise et dont les mesures de chômage partiel ont fait baisser les ressources, les salariés en contrats courts, les indépendants et les familles monoparentales. Alors que le budget de ces ménages était déjà trop juste en amont de la crise sanitaire, il a été encore réduit par les frais liés au télétravail, la fermeture des cantines scolaires ou la hausse du coût de l’énergie.

Le baromètre pointe ensuite un accroissement de la précarité qui touche aussi bien des travailleurs pauvres, des intérimaires ou des personnes vivant de l’économie informelle. Parmi ces nouveaux publics de l’aide alimentaire, on compte par ailleurs des étudiants ou de jeunes primo-arrivants sur le marché de l’emploi.

Isolement et défaut de soin

La souffrance s’est infiltrée partout. La crise sanitaire a accentué l’isolement des personnes âgées (en institution ou à domicile) et des personnes accompagnées par les travailleurs sociaux, des salariés dont les conditions de travail se sont dégradées et de certaines familles plus vulnérables en cas de violences conjugales. Un tableau encore assombri par les difficultés accrues pour accéder aux soins et par la dégradation globale de la santé psychique, notamment chez les plus jeunes.

Enfin, au-delà des périodes de confinement, la crise sanitaire a rendu encore plus difficile l’accès aux droits, entre autres à cause de la systématisation des outils numériques. Les principales victimes sont celles qui attendent un titre de séjour ou son renouvellement, les travailleurs indépendants ou saisonniers, ainsi que les personnes âgées en perte d’autonomie. Ces embûches – fermeture des guichets, injonction aux démarches en ligne - font craindre une hausse du « non-recours », notamment en termes de santé.

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