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Covid-19 : la protection de l’enfance toujours désarmée

Comme chaque semaine, une audioconférence s’est tenue le 25 mars entre les acteurs de la protection de l’enfance et leur secrétaire d’Etat, Adrien Taquet. Contrairement à la semaine précédente, la tension s’est invitée dans les débats, les masques étant le point d’achoppement.

C’était la deuxième réunion de ce type, avec une différence notable par rapport à la première : tous les acteurs de la protection de l’enfance – structures collectives, services à domicile et assistants familiaux – étaient présents à cette audioconférence avec Adrien Taquet et les membres de l’équipe du secrétaire d’Etat chargé de ce secteur. Une heure trente d’échanges pour faire le point sur la situation après dix jours de confinement dans une ambiance un peu moins sereine, à en croire certains participants.

Un point de blocage

Après avoir dressé un bilan des actions menées par son secrétariat d’Etat, Adrien Taquet a entendu les différents intervenants, pour ceux qui ont pu s’exprimer. Le point qui a soulevé le plus d’attente est celui des masques de protection, comme la semaine précédente. Là-dessus, Adrien Taquet a vite recadré ses interlocuteurs : ce sont les soignants qui sont prioritaires. Une réponse qui n’a pas satisfait Salvator Stella, président du Cnaemo (Carrefour national de l’action éducative en milieu ouvert) : « Nous comprenons qu’il y ait une priorité au sanitaire, mais la question n’est pas celle-ci. Comment fait-on pour continuer à travailler en protection de l’enfance ? Il faut aussi entendre que les mesures-barrières ne peuvent pas suffire lorsqu’on est dans un appartement exigu ou encore lorsqu’on doit se déplacer avec la famille en voiture. » Malgré ces arguments, Adrien Taquet n’a laissé que peu d’espoir d'obtenir des masques, laissant perplexes les professionnels.

Un positionnement qui risque de poser problème selon Fabienne Quiriau, directrice générale de la Cnape (Convention nationale des associations de protection de l’enfance) : « Même les professionnels, qui sont engagés dans leurs missions, vont certainement commencer à avoir peur, car ils ont des familles. Nous sommes face à un dilemme : l’urgence sanitaire et la protection des enfants », commente-t-elle. Les représentants des assistants familiaux, toujours sous l’émotion des consignes nationales qu’ils ont reçues le 24 mars, n’ont pas hésité à évoquer la possibilité de faire valoir leur droit de retrait car c’est toute leur famille qu’ils exposent.

La question des bénévoles

Durant cette audioconférence, Adrien Taquet s’est également étonné que les acteurs de la protection de l’enfance ne se soient pas suffisamment saisis de la plateforme « Je veux aider – Réserve civique Covid-19 ». Alors que celle-ci repose sur une déclaration des besoins en bénévoles des associations, peu de demandes ont émané du secteur de la protection de l’enfance. Pour les représentants du secteur, rien de très surprenant à cela : « Il y a certes des difficultés dans les établissements en termes d’absentéisme. Néanmoins, nous avons un point de vigilance sur le fait de faire venir des bénévoles dans nos structures. Nous avons une obligation de sécurité envers les enfants, il n’est pas envisageable d’y faire intervenir n’importe qui sous prétexte qu’il y a une plateforme nationale », explique Laurence Mazé, adjointe à la directrice du pôle « gestion des organisations » de Nexem, représentant des employeurs associatifs du secteur social, médico-social et sanitaire. Et cette garantie repose sur la vérification du casier judiciaire des personnes, des informations difficiles à obtenir aujourd’hui car ce service est débordé.

 

Protection de l'enfance

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