La colère gronde. Alors que les représentants des organisations nationales de retraités et ceux des organisations syndicales du secteur de l’aide aux personnes âgées, ainsi que l’AD-PA, menacent de faire grève si Agnès Buzyn n’ouvre pas "en urgence" des négociations, diverses associations du secteur font part de leurs inquiétudes. En effet, elles sont loin d’être satisfaites par les dernières déclarations d’Edouard Philippe. A l’issue du séminaire gouvernemental du 29 avril, le Premier ministre a fait savoir que, au "cours de l’automne", par le biais "d’une loi de programmation sur la dépendance", "nous allons créer finalement, non pas une nouvelle branche de la sécurité sociale, non pas un nouveau risque, mais un dispositif extrêmement puissant". "Un rétropédalage" a estimé le 3 mai la fédération Adessadomicile pour qui la prise en charge des personnes âgées est "un risque, au même titre que la maladie, ce qui implique une couverture dans les mêmes conditions".
"Nous avions là l’occasion de répondre également aux urgences de l’accompagnement à domicile puisqu’une écrasante majorité des Français souhaite vieillir chez soi. Mais dans son allocution, le Premier ministre fait référence « a un dispositif extrêmement puissant pour financer le reste à charge ou même de trouver des places »… en Ehpad" déplore encore la fédération. Et ce n’est pas la seule à s’indigner de la tournure des événements. "Si le président de la République promettait depuis juin dernier la création d’un 5ème risque, les mots d’Édouard Philippe, à l’issu du séminaire gouvernemental, laisse craindre un rétropédalage sur la réforme de la dépendance", a ainsi estimé l’UNA dans un communiqué de presse. Ajoutant que "la fédération sera particulièrement vigilante quant aux moyens qui seront alloués au maintien à domicile, totalement occulté des discours politiques ces derniers mois".