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Handicap psychique : les réseaux de soutien à distance s’organisent

Handicap psychique

Photo d'illustration

Crédit photo Creative Commons
Isolement, angoisse, difficulté d’accès aux soins. En période de confinement, les personnes handicapées psychiques rencontrent des difficultés importantes. Pour les aider à les affronter, associations et proches se retrouvent en première ligne. Mais comment tenir dans la durée ?

« Je suis confinée mais débordée ! », sourit la présidente de la Fédération nationale des patients en psychiatrie (Fnapsy), Claude Finkelstein. « Je suis envahie de mails et de messages sur les réseaux sociaux », renchérit Marie-Jeanne Richard, présidente de l’Union nationale des familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques (Unafam).

L’isolement, l’angoisse, des prises en charge des troubles allégées… Avec le confinement, les personnes handicapées psychiques rencontrent des difficultés plus conséquentes encore que la population générale. Et leurs proches ou les associations qui les soutiennent habituellement se retrouvent, plus que jamais, en première ligne.

Ce d’autant plus que ces personnes, ne sont pas encore considérées comme à risques dans le cadre de la pandémie. Pourtant, elles présentent des facteurs de comorbidité importants, reconnus comme rendant fragiles face au coronavirus : obésité, diabète, tabagisme… En outre, pointe le psychiatre Olivier Dubois, elles sont plus accessibles à l’anxiété devant le déferlement des informations sur l’épidémie ou, note Claude Finkelstein, davantage perméables aux faux remèdes de grand-mère, comme la prise de vitamine C ou l'utilisation d'huiles essentielles, pour lutter contre le virus.

Malgré cela, les structures d’accueil de jour ont fermé et les hôpitaux psychiatriques ont vu nombre de patients quitter leur établissement. Le psychiatre Olivier Dubois, qui gère 150 lits répartis dans deux cliniques de Saujon (Charente-Maritime), estime par exemple ce chiffre à 50 % dans ses établissements.

Pour ceux qui sont restés, plus de sorties, plus d’ateliers thérapeutiques, plus de visites possibles de leur famille. Marie-Jeanne Richard observe que nombre de familles, de surcroît, regrettent qu’aucun moyen de communication ne soit proposé, via Skype par exemple, comme dans certains établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes.

Pour le moment, « ça tient »

Hors des hôpitaux et cliniques psychiatriques, le confinement porte aussi son lot de préoccupations particulières. D’abord, les mesures prises pour le faire respecter peuvent être inadaptées à certaines situations. « Il est important que le droit commun s’applique à tous, affirme Marie-Jeanne Richard. Pour autant, un motif serait utile aux personnes handicapées psychiques, celui de se rendre en famille si l’isolement devient trop insupportable. » Autre souci : nombre de personnes handicapées psychiques déambulent, et il s'avère difficile de leur faire respecter les consignes. Or, comme le fait remarquer Marie-Jeanne Richard, certaines ont déjà été verbalisées.

Aux yeux de Claude Finkelstein, cette crise sanitaire pointe aussi le manque de plateformes, téléphoniques et via Internet, d’écoute et de conseil, qui seraient activées dans le cas de telles urgences, comme les ont mises en place certaines mairies. En outre, elle plaide, au moins en ces circonstances et faute de mieux, pour des téléconsultations psychologiques.

Face à ces lacunes, certaines structures s’organisent. A l’image des groupes d’entraide mutuelle (GEM). Ceux que parraine la Fnapsy appellent chacun de leurs adhérents midi et soir pour les rassurer et rappeler les gestes-barrières, en faisant l’impasse sur la question des masques et des gants, trop anxiogènes. De son côté, Olivier Dubois a informé ses confrères que les établissements qu’il dirige restent ouverts. Même si, là comme ailleurs, les entrées ne sont possibles que pour les cas les plus graves.

« Pour le moment, nous avons tenu tout le monde à bout de bras. Aucune des 5 000 personnes qu’accompagnent nos 62 associations ne semble avoir décompensé », rappelle Claude Finkelstein, soulagée. Mais elle s’inquiète : comment tenir dans la durée ? Les personnes qui seraient atteintes seront-elles aussi bien soignées que les autres ? « Elles pourraient refuser d’aller à l’hôpital, et elles demandent aux soignants beaucoup de patience… » La question de l’endurance préoccupe tout autant Olivier Dubois, qui prévoit que les crises sanitaire et économique s’accompagneront, à l’issue de cette période, d’une crise psychologique d’ampleur…

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