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Handicap : 6 raisons de s’inquiéter pour les établissements publics

L'enquête menée par le GEPSo, auprès d'une trentaine d'ESMS publics dédiés au handicap, a révélé que 87% des structures interrogées étaient en déficit fin 2023.

Crédit photo Adobe Stock
Une enquête flash, menée par le GEPSo, livre des chiffres accablants sur la santé financière et le recrutement dans les ESSMS de son réseau accueillant des personnes en situation de handicap.

Déficits financiers, hausse généralisée des coûts, diminution de la trésorerie, problème de recrutement, le tout aggravé par un manque de compensations publiques à la hauteur de l’enjeu… Cet inventaire à la Prévert plutôt anxiogène est le reflet d'une enquête flash menée par le GEPSo (Groupe national des établissements publics sociaux et médico-sociaux) auprès d’une trentaine d’ESSMS de son réseau œuvrant dans le champ du handicap.

Les données recueillies[1] présentent un tableau à ce point alarmant que l’association estime « crucial que des mesures soient prises rapidement pour répondre aux défis financiers et de recrutement qui touchent ces structures afin d’assurer la pérennité et la qualité des services offerts aux personnes en situation de handicap dans ces établissements ».

Les 6 raisons de s’inquiéter :

1. Déficit : 87 % des structures sont en déficit fin 2023 et 52 % sont même largement déficitaires (+ 5 % de déficit).

2. Dégradation de la santé financière : 52 % des ESSMS handicaps publics ont moins de 2 mois de trésorerie en stock, 31 % moins de 1 mois et 10 % moins de 15 jours.

3. Hausse moyenne des charges : + 14,17 % en 2023. Pour 90 % des structures, cette augmentation est liée à la hausse de l’énergie et à la revalorisation du point d’indice de 3,5 %. Pour 73 %, elle tient à la prime Ségur et pour 50 % aux recours à l’intérim.

4. Réduction des dépenses : 80,77 % de ces établissements ont dû mettre en place une politique de réduction des dépenses. Pour 44 %, ces coups de rabot ont amené à une baisse des activités pour les usagers, une baisse des achats de la structure et/ou à une réduction de la masse salariale. Pour 36 % des structures, ces réductions sont passées par une baisse de la consommation d’énergie.

5. Manque de compensations financières : 90 % des ESSMS interrogés disent n’avoir pas assez ou pas du tout bénéficié de compensations financières face à la hausse des coûts de l’énergie et 60 % énoncent ne pas avoir reçu les crédits suffisants pour financer l’ensemble des « revalorisations Ségur ».

>> Lire aussi: Prime Ségur: "Le compte n'y est pas", estime l'Uniopss

6. Manque de professionnels : 86,67 % des structures de cette enquête déclarent faire face à un manque de professionnels et 93 % estiment que cela impacte directement la qualité de l’accompagnement.

 

>> Sur le même sujet: La moitié des structures de l'éducation populaire en déficit budgétaire

 

[1] L’enquête a été réalisée du 15 novembre 2023 au 9 Février 2024, via un formulaire en ligne. Plus de 21 % des adhérents du GEPSo (ESSMS publics) œuvrant dans le champ du handicap ont répondu à cette enquête, soit 30 établissements gestionnaires, mais ils n’ont pas tous répondu à toutes les questions.

 

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