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Coronavirus : le gouvernement tente de protéger les sans-abri

Une réunion entre les associations et les services de l’Etat s’est tenue mardi 17 mars au sujet de la gestion de la crise sanitaire du Covid-19 à l'égard des personnes sans abri ou mal logées. Gestes-barrières inapplicables, problématiques d’accès à l’eau, risque de crise alimentaire : les mesures prises par le gouvernement sont loin de répondre aux alertes.

« Pour rester chez soi, il faut un chez-soi » rappelle une pétition lancée le 17 mars par Droits d’urgence et signée par de nombreux acteurs associatifs. Le 12 mars, le président de la République annonçait que la trêve hivernale serait repoussée de deux mois, au 31 mai. Une décision saluée par les associations, mais qui constitue la seule avancée majeure sur la prise en compte du public mal logé, sans domicile fixe ou sans abri. Pour le reste, les mesures concrètes sur le terrain se font attendre : une « période d’incertitude » s’ouvre, s’inquiète Philippe de Botton, président de Médecins du Monde. Le 17 mars, plusieurs ministères ont réuni les réseaux associatifs afin de collecter leurs alertes.

Se pose d’abord la problématique de la prévention « Comment informer les personnes, dans leur langue, sur les comportements à adopter en cas de symptômes ou sur les règles de circulation ? Nous n’avons aucune ligne directrice du ministère », déplore Clémentine Sinquin, déléguée générale du Collectif national droits de l’Homme (CNDH) Romeurope, qui craint des « mouvements de panique dans les squats et bidonvilles ».

Selon les associations interrogées, la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS) a annoncé lors de la réunion que des équipes sanitaires départementales iront à la rencontre des personnes sans abri. En attente du cahier des charges, Clémentine Sinquin espère que celles-ci n’oublieront pas « les lieux déjà invisibles habituellement ». Surtout, « après l’aller-vers et les messages de prévention, que fait-on ? En aval, les Pass [permanences d’accès aux soins de santé] sont en train de fermer faute de personnel, les lits vont être saturés… », soulève Philippe de Botton.

La DGCS pilotera aussi l’ouverture d’au moins un site dit de « desserrement » par région. Ces sites devraient confiner les « personnes sans domicile diagnostiquées mais ne nécessitant pas une hospitalisation ». Pour l’heure, 80 sites ont été identifiés. Deux centres doivent ouvrir à Paris, dont le premier dès le 20 mars. Les associations seront chargées d’y intervenir ; or le manque de personnel est criant.

La pénurie de bénévoles complique en particulier la distribution alimentaire. Les Restos du cœur, par exemple, se retirent et tentent de fonctionner par envoi de colis. Les personnes ne pouvant plus mener les activités, même informelles, qui assuraient leur survie, Clémentine Sinquin alerte sur un « très grand risque de crise alimentaire ». Parallèlement, l’accès à l’eau est limité – et avec, la possibilité d’appliquer les gestes-barrières. « 77 % des bidonvilles n’ont pas accès à l’eau courante, ce qui pose problème pour se laver les mains », rappelle la déléguée générale de la CNDH Romeurope. Les associations demandent des points d’eau ou, a minima, des citernes dans tous les squats et bidonvilles. Certaines sous-préfectures commencent à cartographier les besoins, comme dans les Bouches-du-Rhône. Mais la réponse nationale est loin de se concrétiser.

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