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Jean-Michel Chapuis, en service civique : « Avec le confinement, je vis une expérience inoubliable en Ehpad»

Jean-Michel Chapuis

Jean-Michel Chapuis, en service civique dans un Ehpad en pleine crise sanitaire liée au Covid_19

Crédit photo Jean_Michel Chapuis
Même en période de confinement, le service civique continue pour certains jeunes. C’est le cas pour Jean-Michel, 22 ans, qui avait débuté sa mission dans l’Ehpad Saint-Benoît à Chambéry avant le début de la crise sanitaire. Une fois le confinement généralisé annoncé, il n'a pas hésité à poursuivre sa mission.  

 

Qu’est-ce qui pousse un jeune de 22 ans à continuer son service civique malgré la crise sanitaire actuelle ? Et d’autant plus quand il faut se rendre chaque semaine dans un Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), possible cluster de contamination… « Je sens que j’ai un rôle à jouer. J’ai l’impression que je soulage les résidents et les personnels », répond Jean-Michel Chapuis, volontaire en service civique à l’Ehpad Saint-Benoît de Chambéry (Savoie). Et d’ajouter : « Je vais sans aucun doute sortir grandi de cette aventure humaine. Une expérience comme celle-là, je ne l’oublierai pas. » Pourtant, il y a encore quelques semaines, rien ne le prédestinait à se retrouver là. En septembre dernier, le jeune homme est encore en troisième année de licence, qu’il effectue à l’étranger. Mais il est obligé, pour des raisons familiales, de rentrer en France, et se retrouve alors sans occupation pour le second semestre. Désireux de s’orienter dans le domaine de l’humanitaire et de l’analyse de crises, le service civique lui semble constituer un atout pour son CV.

« Par rapport à tout ce que l'on peut lire et entendre sur la situation dans les Ehpad, je me suis dit que mon aide pourrait être précieuse. Je n'étais pas dans l'idéalisme, j'étais prêt à me confronter à la réalité du terrain. Qui n’est parfois pas facile. J'étais curieux de savoir comment cela se passe vraiment. D'autant que j'avais le désir d'être proche de personnes qui sont à une période de leur vie où elles ont besoin de présence, d'empathie, de communication surtout, renseigne encore Jean-Michel. C'était aussi une manière d'apporter une nouvelle génération dans l'établissement. Je suis l'un des plus jeunes de la structure. Je pourrais être l'arrière-petit-fils de la plupart des résidents. C'est un gros plus pour eux. » Le jeune homme a donc débuté sa mission le 17 février pour, normalement, la terminer fin août… Avant que la crise du coronavirus frappe la France et ses Ehpad.

« Je n’ai pas hésité une seule seconde »

En quoi consiste son service civique ? Que peut-il apporter de plus à cette structure ? « Ma mission est très intergénérationnelle. Je dois permettre l'accès à la vie sociale et culturelle aux personnes âgées, explique le jeune homme. Je ne porte pas de blouse, je n'ai pas le titre de psychologue, de cadre de santé. Ainsi, parfois, les résidents sont plus à même de me parler, de se confier. Mon avantage par rapport aux soignants, c'est le temps que j'ai à consacrer aux personnes. Quand les professionnels doivent enchaîner les toilettes, les soins, moi j'ai tout le temps pour échanger. » Si Jean-Michel a commencé son service civique avant le début des premières mesures, il a constaté sur le terrain l’évolution des principes de précaution à prendre. Depuis les mesures-barrières à faire respecter jusqu’aux interdictions de visite pour les proches et intervenants extérieurs… et à la suspension de sa mission, après l’annonce du confinement national. Mais, dix jours plus tard, l’établissement le recontacte : on a besoin de lui.

« Je n'ai pas hésité une seule seconde à revenir, assure-t-il. Je pense que mon soutien à l'animation est encore plus important, encore plus nécessaire aujourd’hui. Deux bras, une tête et deux jambes en plus, ce n'est pas de trop. Je trouvais dommage de ne pas continuer ma mission alors que c'était à ce moment-là que les personnes âgées avaient le plus besoin de moi, que je me sentais le plus utile. J'étais donc impatient qu'on m'appelle et qu'on me dise de revenir.» Et de poursuivre : « A mon retour, ma mission a consisté, tout d'abord, à aider les résidents à appellent leur famille via Skype. Ce qui demande un peu d'organisation. S'assurer que la personne âgée a bien compris le principe de la visioconférence, qu'elle parle à ses enfants, que c'est en temps réel… Ce n'est pas forcément évident pour cette génération. Pour une conversation Skype de vingt minutes, il me faut autant de temps de préparation. Encore une fois, un temps que les personnels n'ont pas. Ma présence est donc une heureuse chose. D'autant qu'il y a 80 résidents… » Jean-Michel remplit un autre rôle au sein de l’établissement : il promène les résidents dans le jardin et leur faire faire un peu d’exercice dans les couloirs. « Le gros souci est de s’assurer que les personnes âgées ne soient pas sur une pente glissante au niveau physique et moral, souligne-t-il. Il ne faut pas que ce confinement ait des répercussions après la crise. Actuellement, c'est le point le plus préoccupant pour l’équipe d’encadrement. Il y a le virus, mais il faut aussi penser à l'après. Cette situation crée beaucoup de stress chez certains résidents, qu’il faut essayer de minimiser le plus possible. Je passe donc beaucoup de temps en individuel avec chacun d’eux, entre vingt et trente minutes par personne. » Et de conclure : « Je vis une expérience inoubliable. »

 

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