Recevoir la newsletter

Travail social : l’aménagement du passage des diplômes interroge

Travail social diplôme étudiants

Photo d'illustration

Crédit photo Pxhere
Les questions des étudiants et formateurs se multiplient depuis que la direction générale de la cohésion sociale (DGCS) a transmis ses consignes pour adapter le passage des diplômes du travail social. Toutes les épreuves terminales sont annulées, au bénéfice d’un contrôle continu. Or la mise en place s’annonce disparate entre les écoles.

En lieu et place des épreuves écrites et orales de certification habituelles, la DGCS (direction générale de la cohésion sociale) demande, dans un mail adressé aux rectorats le 20 avril, de déterminer l’obtention des diplômes du travail social sur la base de « propositions de notes fournies par les établissements, au vu des différentes évaluations conduites lors du parcours de formation des candidats ». Ces consignes de la DGCS visent à s’adapter aux perturbations provoquées par le confinement et aux mesures sanitaires en vigueur. Mais l’application d’un tel contrôle continu risque d’être « très acrobatique », prévoit Julien Parent, coprésident de l’Inter-régionale des formatrices et formateurs en travail social (IRE), par ailleurs formateur à l’Ecole européenne supérieure en travail social.

De fait, un certain nombre de centres de formation et de filières ne fonctionnent pas sur un système de notation, mais plutôt de validation. « Dans mon école, je valide des semestres sans mettre de notes : le contrôle continu n’existe pas », témoigne Julien Parent. Parmi les étudiants, le flou règne. La Fédération nationale des étudiant.es en milieu social (FNEMS), après avoir sondé plus de 800 d’entre eux, a synthétisé leurs interrogations majeures. Transmis à la DGCS, le document relaie les problématiques propres à des filières spécifiques : par exemple, les moniteurs-éducateurs ou les conseiller.ères en économie sociale et familiale « n’ont pas de notes : par conséquent, sur quoi va se baser leur contrôle continu ? ».

« L’Etat renvoie tout sur les écoles »

La question de la cohérence nationale du diplôme se pose. Depuis le 20 avril, les étudiants reçoivent des indications disparates de leurs directions d’établissements. « Les dates (…) et les modalités sont différentes selon les centres de formation. Quelle équité entre tous les étudiant.e.s ? », se demandent les répondants à l’enquête de la Fnems. « L’Etat renvoie tout sur les écoles. Cela donne beaucoup de pouvoir aux centres de formation : chacun fera comme il veut », s’inquiète Julien Parent. Dans un communiqué diffusé le 29 avril, l’IRE estime que « le DE 2020 devient de fait un diplôme d’école plutôt qu’un diplôme d’Etat ».

Ceci étant, un jury interviendra « selon les organisations régionales (…) à des périodes différentes, notamment en fin d’année », explique la DGCS. Mais, pour Julien Parent, le risque est que ce dernier ne fasse qu’entériner les notes adossées par l’école à chaque candidat : en l’absence d’autres critères et d’un « regard extérieur suffisant », l’objectivité de l’évaluation est en question. Les étudiants sondés par la FNEMS s’inquiètent ainsi d’une dévalorisation de leur diplôme « Sera-t-il autant reconnu auprès des employeurs et des professionnels ? » Reste le « manque de considération pour le travail réalisé : on les fait plancher depuis des mois sur des mémoires que personne ne lira… », déplore Julien Parent.

Un nouvel arrêté attendu

Un arrêté devrait être publié la semaine prochaine afin d’encadrer ces modifications réglementaires. La DGCS prévoit également « la réalisation de documents au plan national pour aider le travail des jurys », et a mis en place une foire aux questions. S’agissant des rattrapages, la DGCS indique qu’ils se tiendront au premier trimestre de l’année scolaire 2020 : « Les modalités et les conditions de ces derniers demandent encore à être précisées dans les mois à venir. »

La problématique de l’entre-deux réformes vient s’ajouter au flou actuel. Dans quelles conditions les étudiants constituant les dernières promotions de l’ancien diplôme, réformé à l’été 2018, pourront-ils redoubler ? Il était question d’une intégration aux évaluations de la session réformée de 2021, grâce à un tableau de concordance des épreuves. Mais les formateurs et étudiants restent toujours en attente des textes officiels promis pour leur apporter précisions et garanties.

Métiers et formations

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur