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Pauvreté : le collectif Alerte appelle à des mesures urgentes en faveur des plus modestes

Imprimé fiscal RSA

Photo d’illustration.

Crédit photo Goodpics - stock.adobe.com
Regroupement de 34 associations et fédérations nationales dont ATD quart monde, l’Uniopss ou encore la Fondation Abbé-Pierre, le collectif Alerte a fait sa rentrée mercredi 14 septembre. Il appelle l’exécutif à des « mesures de soutien urgentes » et à « davantage de moyens » en faveur des foyers les plus modestes, alors que les prix des biens de première nécessité et de l’énergie s’emballent.

Rentrée oblige, c’était au tour du collectif Alerte, qui réunit 34 associations et fédérations nationales, de tenir une conférence de presse mercredi 14 septembre. Au programme : éplucher les chantiers sociaux en cours ou à venir et réaffirmer ses attentes en matière de lutte contre les inégalités. « Cette question semble être passée au second plan, alors qu’elle devrait être une priorité. Nous sommes là pour le rappeler au gouvernement et l’inciter à proposer des mesures fortes de soutien pour les catégories les plus modestes », annonce d’emblée l’économiste et nouveau porte-parole du collectif, Noam Leandri.

Haro sur la réforme du RSA conditionnel

Première réforme en date : celle du revenu de solidarité active (RSA). Dès cet automne, une expérimentation sera lancée dans dix départements prévoyant de conditionner le versement du RSA à l'exercice d'une activité de 15 à 20 heures hebdomadaires. Si cette obligation n’est pas respectée, la prestation sera alors retirée progressivement. « Travailler 15 à 20 heures pour un RSA, c’est largement en dessous du Smic. Qui accepterait d’être payé moins que le salaire minimum légal ? Plutôt que de punir les personnes en situation de grande précarité, cherchons les moyens permettant aux personnes les plus fragiles de retrouver un emploi », replace Marie-Aleth Grard, présidente d'ATD quart monde.

Des moyens qui permettraient d’investir dans un accompagnement renforcé et personnalisé, « respectant les parcours de vie sans ajouter une pression supplémentaire dénigrante », complète son homologue du Secours catholique, Véronique Devise, qui appelle au doublement du budget d’insertion des départements. Des moyens qui serviraient aussi d’appui aux initiatives telles que le dispositif « Territoires zéro chômeur de longue durée », dont le collectif souhaite le déploiement à l’ensemble du territoire.

Un hiver difficile, malgré le bouclier social

Pour ces mêmes chômeurs et tous les allocataires de minima sociaux, le collectif Alerte se réjouit du projet d'expérimentation en 2023 de la  « solidarité à la source », annoncé par le ministre des Solidarités, Jean-Christophe Combe, il y a quelques jours. Sur le papier, la proposition du versement automatique de certaines prestations sociales (prime d’activité, allocations familiales, APL et RSA) séduit les associations car elle représente une « solution très intéressante pour lutter contre le non-recours ». Mais le collectif veut aller plus loin en incitant le gouvernement à revaloriser le RSA en le portant à 50 % du revenu médian, et à augmenter les APL de 10 %.

Une augmentation plus que nécessaire pour les plus modestes, qui s’apprêtent à passer un hiver critique, aggravé par l’inflation galopante. « Les chiffres concernant la précarité énergétique sont déjà vertigineux : 12 millions de personnes sont concernées. Avec la hausse des prix de l’énergie qui a déjà eu lieu, cela suscite d’énormes inquiétudes. Il faut agir au plus vite en doublant, voire en triplant, le chèque énergie pour aider les ménages pauvres à payer leurs factures », martèle Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé-Pierre.

Pour une politique du logement audacieuse

Autre sujet de grande inquiétude : les personnes à la rue, dont le chiffre a doublé depuis 2012, avec une forte augmentation des familles avec enfants. Ce sont ainsi + 86 % d’enfants scolarisés sans abri depuis le début de l’année. « C’est extrêmement préoccupant et choquant. D’autant que, malgré ce contexte très tendu, il semblerait que Bercy envisage de réduire la voilure sur l’hébergement en supprimant 7 000 places en 2023 », divulgue-t-il.

Une politique audacieuse, estime le collectif, passerait au contraire par la création annuelle de 150 000 nouveaux logements sociaux, dont une majorité de logements très sociaux, mais aussi par un changement d’échelle sur la production de solutions en pensions de famille, résidences sociales et logements privés à vocation sociale. « Il s’agit aussi de mettre en place une politique très dynamique de prévention des expulsions locatives, renchérit Christophe Robert. Nous appelons de nos vœux pour que soit rapidement déployé un second plan quinquennal pour le Logement d’abord. En ce début de nouveau quinquennat, c’est le moment de redonner un second souffle. »

 

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