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Youne : ils inventent le Doctolib du travail social

Sarah Pereira et Antoine Martinaud, les fondateurs de Youne sur le Salon des ASH.

Crédit photo Laurent Theeten / Pixel6tm
Sarah Pereira et Antoine Martinaud mettent en relation les travailleurs sociaux indépendants, les institutions et les particuliers.

On les a rencontrés sur leur stand au Salon des ASH. Leur idée est novatrice et pourrait bien correspondre à un vrai besoin. Youne propose de connecter des particuliers ou des organismes avec des professionnels de l’accompagnement social diplômés pour des téléconsultations et des prises de rendez-vous en ligne. Entretien avec les fondateurs : Sarah Pereira et Antoine Martinaud.

ASH : Comment résumer Youne ?

Antoine Martinaud Youne est une plateforme de consultation sociale en ligne, un peu sur le principe de Doctolib, mais consacrée uniquement à l’accompagnement social. On y retrouve déjà plus de 20 professionnels qui sont inscrits et prêts à répondre à des besoins de particuliers, d'institutions ou d'entreprises. On s’adresse principalement aux gens qui cherchent un accompagnement social pour des démarches administratives, comme des dossiers retraites, pour des problèmes liés au handicap, à la santé, aux violences conjugales. Il y a vraiment tout un panel de services : parentalité, scolarité des enfants, etc. La plateforme propose déjà plus de 50 services.

Comment est venue l’idée de Youne ?

Sarah Pereira : Je suis assistante sociale diplômée d’Etat depuis dix ans. J’ai travaillé dans les centres de rééducation pour adultes, les instituts d’éducation motrice pour la sécurité sociale. Au bout de quelques années, je voulais évoluer mais pas en tant que cheffe de service. J'ai quitté le terrain pour devenir formatrice en IRTS. Puis, j'ai abandonné le salariat pour créer ma société d'assistante sociale libérale et de formatrice indépendante. En recherchant la façon dont j'allais exercer mon activité d'assistante sociale libérale, je me suis rendu compte qu'il n'existait pas de plateforme permettant aux travailleurs sociaux indépendants de valoriser leur expertise et de mettre en avant les différents services qu'ils pouvaient proposer aux particuliers ou aux institutions.

Il existait des plateformes qui proposaient des services mais elles n'étaient pas dans domaine du social… Par exemple, une plateforme de voyance proposait de l'accompagnement dans les démarches de reconversion professionnelle ou dans les difficultés familiales. Je me suis dit : « Mais c'est pas possible ! » En fait, il manquait un outil de travail qui permettrait aux travailleurs sociaux d'intervenir de façon sécurisée pour protéger leurs données mais aussi les données personnelles des personnes accompagnées. Et aussi d'avoir une visibilité sur Internet, élément indispensable de nos jours.

A qui vous adressez-vous ?

A. M. : On a trois cibles : les particuliers qui ont un besoin d'accompagnement social vont trouver eux-mêmes sur Youne le professionnel qui a une expertise données ; les professionnels, diplômés d'Etat de travail social, peuvent venir proposer leurs services au plus grand nombre. Enfin, on s'adresse aux institutions médico-sociales et aux entreprises. Par exemple, pour un Ehpad qui a un besoin ponctuel d'une assistante sociale ou un directeur d'entreprise qui, au lieu de payer des coachs sportifs, pourrait proposer les services de travailleurs sociaux.

N’est-ce pas une sorte d’uberisation des services sociaux ?

A. M. : C’est une digitalisation, une redynamisation du secteur que nous avons mis en place, Nous voulons démocratiser l’accompagnement social. Sarah a été assistante sociale et formatrice à l’IRTS Parmentier. Elle connaît le métier par cœur. J’étais directeur d’agence dans le bâtiment, j’ai toujours voulu créer une société d’utilité sociale innovante. On se complète beaucoup. Pour nous, social ne rime jamais avec commercial.

S. P. : Aujourd’hui nous sommes 30 000 travailleurs sociaux libéraux en France. Monétiser un service, c’est nouveau mais il faut que le travail social en libéral se démocratise.

Quel est le modèle économique ?

AM : On ne prend aucune commission sur les consultations qui sont effectuées sur la plateforme. Ce sont les professionnels qui nous paient un abonnement mensuel de 69 € ou 89 € si on utilise tous les outils comme la visioconférence cryptée qui a été développée ou le stockage de documents.

Mais les particuliers que vous visez sont-ils solvables ? Les « clients » des travailleurs sociaux sont plutôt des personnes vulnérables…

A. M. : Pas uniquement. Nous avons des personnes qui veulent une aide pour constituer leur dossier de retraite, pour placer un proche en Ehpad ou qui ont des problèmes de handicap, pas seulement des soucis financiers. Et par ailleurs, une entreprise peut très bien acheter des bons de consultation pour les redistribuer aux salariés.

Lire aussi : 50 nuances de jobs sur le salon des ASH

Comment avez-vous été accueillis sur le Salon des ASH ?

A. M. : Nous avons eu de très bons retours. Nous sommes même surpris de n’avoir eu aucun argument en notre défaveur de la part des professionnels depuis l'ouverture de la plateforme.

S. P. : Les travailleurs sociaux aujourd'hui sont assez usés par le terrain. On représente une bouffée d'oxygène. Youne leur permet de prendre du plaisir dans leur mission et de valoriser leur spécialité et leur expertise.

>>> La plateforme Youne

 

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