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« Un métier fabuleux mais méconnu »

Après 15 ans dans le privé,  Nicolas Moulin a repris les études pour devenir travailleur social. 

[VOCATION TS] Chaque mois, des néophytes du travail social racontent pourquoi ils ont choisi leur métier et comment ils envisagent l’avenir.  Nicolas Moulin, 42 ans, en 3e année d'éducateur spécialisé à l'IRTS d'Hérouville-Saint Clair dans le Calvados a changé de métier car "avoir le sentiment d'être utile, ça n'a pas de prix !" 
 

« Je n’aimais pas trop l’école alors j’ai fait un bac pro en aménagement paysager. Pendant 15 ans, j’ai travaillé dans le secteur privé puis dans la fonction publique territoriale. Mais je ne m’y retrouvais plus. Jusqu’au jour où j’ai répondu à une offre d’emploi de moniteur d’atelier dans un Esat à côté de Caen qui accompagne 90 personnes en situation de handicap. J’y suis depuis huit ans et en aucun cas je ne reviendrai travailler dans le milieu ordinaire. Quand je rentre chez moi le soir, j’ai le sentiment d’avoir été utile. Ça n’a pas de prix !

Mon rôle est de transmettre un savoir-faire professionnel aux personnes dont j’ai la charge afin de favoriser leur insertion sociale. Du coup, j’ai repris les études pour obtenir le diplôme d’éducateur technique spécialisé qui associe l’accompagnement vers la professionnalisation, la valorisation des acquis, et la production qui comprend à la fois la gestion des équipes et de la clientèle. Car l’Esat est une entreprise. C’est d’ailleurs ce qui m’a surpris quand j’y suis arrivé, je m’attendais à des activités plus « occupationnelles ». Pas du tout. Il existe six ateliers : espaces verts, pépinière, menuiserie, couture, tri de vêtements, conditionnement.

Je me suis intégré très facilement. Par nature, je n’ai jamais eu de difficulté avec les gens différents. J’ai découvert des personnes extrêmement compétentes, pour qui la valeur travail est hyper­importante. Je n’imaginais pas un tel potentiel dans ce type d’établissement. Cela m’a pris les tripes. Mon métier est fabuleux mais trop méconnu.

>>> A lire aussi : Les Esat toujours dans le viseur des pouvoirs publics

Ce milieu s’ouvre de plus en plus, des partenariats se nouent, des dynamiques très intéressantes s’installent, mais certains clients ne savent toujours pas comment fonctionne l’Esat. Quand quelques-uns disent : “ils sont encore arrivés en retard ce matin”, ils ne voient pas que notre priorité est d’accompagner les personnes et que cela peut se répercuter sur la ponctualité si l’une d’entre elles a une difficulté en début de journée. Mais, au final, la qualité du travail est là. C’est un métier de funambule, il faut trouver l’équilibre entre la production et l’accompagnement.

Avant, on restait toute sa vie à l’Esat, maintenant les jeunes veulent s’en servir de tremplin pour rejoindre le milieu ordinaire. Cependant, les entreprises classiques ne sont pas encore prêtes à les accueillir. Quand un employeur présente un planning écrit à un salarié non lecteur, évidemment, ça coince. Cet autre qui ne sait pas compter, il faut lui apprendre à mesurer autrement les pièces qu’il conditionne ! De leur côté, les personnes en situation de handicap se dévalorisent, faute d’expériences à l’extérieur. Comme moi, quand j’ai repris mes études. »

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