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Conférence des financeurs de l’économie sociale et solidaire, une première

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En attendant le début des travaux de la conférence, prévu en mai, les acteurs de l'ESS demandent au gouvernement de mettre en place la "cellule de veille économique" du secteur à laquelle la ministre Véronique Louwagie avait donné son go en mars dernier.

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Les ministères de Bercy ont réuni, le 29 avril, plus d’une soixantaine d’acteurs  - représentants de l’ESS, fonds d’investissement, banques publiques, collectivités territoriales, investisseurs institutionnels et parlementaires - afin de lever les freins au développement de ce secteur qui représente près de 15% des emplois en France. 

D’une conférence des financeurs, l’autre. Si au matin du 29 avril, les acteurs du financement des politiques sociales s’étaient données rendez-vous au ministère des Solidarités, l’après-midi, c’est ceux de l’économie sociale et solidaire (ESS) qui se retrouvaient à Bercy en présence du maître des lieux, Eric Lombard et de sa ministre déléguée au Commerce, à l’Artisanat, aux PME et à l’ESS, Véronique Louwagie. Il s'agissait de réaliser un premier tour de table destiné à la conception du volet économique de la « stratégie nationale de l’économie sociale et solidaire » attendue au mois de novembre prochain.

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Comitologie?

« L’ESS, c’est 14% de l’emploi en France et un budget annuel de 15 milliards, auquel s’ajoute le budget que les collectivités y consacrent. Que Bercy organise cette conférence, c’est un signe de l’importance que nous voulons lui donner », indiquait le ministre de l’Economie et des Finances à l’ouverture de ce colloque où siégeaient les principales têtes de réseau de l’emploi non-marchand (Udes, ESS France, le Mouvement associatif, l’Uniopss…), les collectivités départementales et régionales, les acteurs coopératifs et les organismes de financement mutualistes (BPI France, etc.).

Pour cette première édition, les échanges se sont limités à un simple tour de table de présentation des acteurs. « C’était un peu de la comitologie, j’espère que les prochaines réunions seront plus concrètes » soupirait un élu territorial au sortir de la conférence.

Un secteur associatif économiquement fragile

A en croire le dernier baromètre Hexopée sur la situation financière des associations, un tiers d’entre elles ne disposeraient en caisse que trois mois de trésorerie, 70% jugeraient leurs fonds propres « fragiles et insuffisants » et dans certains départements, les aides publiques auraient été revues à la baisse. Parfois jusqu’à 45% de leurs montants antérieurs. Largement de quoi tirer la sonnette d’alarme, selon le secteur associatif : « La dégradation de l’environnement économique expose notre secteur à un risque croissant de plans sociaux silencieux, dont l’ampleur pourrait fragiliser durablement un pan entier de notre économie », avertissent en commun l’Udes, ESS France, l’Uniopss et le Mouvement associatif.

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Selon leurs calculs, 186 000 emplois seraient toujours menacés dans l’économie sociale et solidaire et plus particulièrement dans des secteurs aussi indispensables à la population que les services à la personne, les crèches, l’accompagnement du handicap ou les Ehpad. Une situation d’autant plus sensible que, malgré certaines avancées contenues dans la dernière circulaire de financement pour le grand âge et le handicap, « la reconduction à l’identique des enveloppes ne suffira pas à répondre aux besoins des structures et des personnes », alerte l’Uniopss qui table sur la mise en danger de 6500 emplois rien que pour ces deux domaines.

Calendrier

Pour eux, il y a donc urgence à mettre en place la cellule de veille sur la situation économique de l’ESS, à laquelle la ministre Véronique Louwagie avait donné son go en mars dernier, mais qui n’a toujours pas vu le jour. De son côté, le ministère a établi un calendrier des travaux d’ici à la fixation de sa feuille de route de l’économie sociale et solidaire.

>>> A lire: Economie sociale et solidaire : Bercy dévoile une "feuille de route spécifique"

Il devrait débuter au mois de mai prochain avec le lancement d’un travail technique impliquant acteurs et administrations pour proposer et expertiser des solutions visant à lever les freins identifiés au développement de l’ESS. Ensuite, à la rentrée 2025, suivrait une présentation des premières pistes élaborées, intégrer progressivement la question des financement à partir d’octobre avant d’aboutir à la présentation de la stratégie nationale pour l’économie sociale et solidaire au mois de novembre.

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