Une étude de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), parue ce mercredi 19 septembre, révèle qu’en 2015, 1,4 million de personnes âgées de 53 à 69 ans vivaient sans revenu d’activité ni pension de retraite, soit 11 % des personnes de cette tranche d’âge.
32 % de ces "seniors NER" ("ni en emploi ni à la retraite") vivent sous le seuil de pauvreté (pour un niveau de vie médian de 1270 euros par mois), contre 7 % des seniors en emploi ou à la retraite. Trop "vieux" pour être employables (le taux d’emploi des 55/59 ans est de 69 %), trop jeunes pour être à la retraite ou ne souhaitant pas encore en bénéficier, ils vivent des minima sociaux, des allocations chômage ou des pensions d’invalidité.
Ce sont des femmes, dans deux cas sur trois (contre une fois sur deux chez les seniors en général). Un tiers d’entre eux se déclarent en mauvais ou très mauvais état de santé ; 30 % ont une reconnaissance administrative de handicap. Ils sont également moins diplômés (50 %) que les seniors en emploi (27 %) ou retraités (40 %), et sont ouvriers pour les deux tiers. Un quart d’entre eux est inscrit à Pôle Emploi, mais ils sont moins nombreux à être au chômage que les 25/52 ans (13 % contre 26 %). Néanmoins, 32 % pensent qu’ils ne trouveront plus d’emploi, et 22 % évoquent des problèmes de santé comme frein à leur recherche.
Leurs ressources sont composées, pour 44 % d’entre eux, de revenus de remplacement (pensions d’invalidité, allocations chômage, préretraite). Les prestations sociales non contributives, type APL, représentent 44 % de ces revenus. Leur niveau de pauvreté dépend en grande part du statut d’activité de l’éventuel conjoint. Ainsi, s’ils sont seuls ou que le conjoint est également NER, ils sont 55 % vivre sous le seuil de pauvreté.
Enfin, l'étude insiste sur un point : le système socio-fiscal de redistribution (prestations et minima sociaux) contribue à réduire d'un tiers environ le nombre de seniors NER vivant sous le seuil de pauvreté.