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Un « Pacte des solidarités » sans envergure, selon les associations

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Alors que la pauvreté touchait déjà 15 % de la population, ces derniers mois, les associations constatent une aggravation de la crise sociale causée par l’inflation.

Crédit photo Xose Bouzas / Hans Lucas / AFP
Au lendemain des mesures du Pacte des solidarités annoncées par la Première ministre Elisabeth Borne et par Aurore Bergé, ministre des Solidarités et des Familles, les acteurs du secteur déplorent un manque d'ambition.

« Je note toute une série de mesures utiles, notamment sur le volet de l’insertion par l’activité économique (IAE). La Première ministre Elisabeth Borne et la ministre des Solidarités Aurore Bergé se sont montrées très à l’écoute. Mais ça ne suffira pas, un changement de méthode s’avère nécessaire », réagit Pascal Brice, président de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) après les mesures du Pacte de solidarité, présenté le 18 septembre, pour lutter contre la pauvreté (lire notre article).

Manque de visibilité

Si les associations reconnaissent les efforts consentis pour amoindrir la pauvreté, le bilan des propositions s’avère mitigé au regard des enjeux et de l’urgence sociale auxquels elles font face quotidiennement.

« Le maintien des 203 000 places d’hébergement d’urgence et le dégel des restrictions budgétaires intervenues en cours d’exercice et chiffrés à – 6 % sont une bonne nouvelle pour le secteur », poursuit le président de la FAS. « Toutefois, le gouvernement n’a pas pris la pleine mesure de ce que suppose un engagement structurel contre la pauvreté. Une loi de programmation pluriannuelle des moyens s’avère nécessaire, que ce soit pour l’hébergement, le logement social, l’IAE ou l’accompagnement social en général. »

Mesures d’urgence inadaptées

De même, les mesures d’urgence pour les personnes en situation d’exclusion sont estimées insatisfaisantes. Par exemple, jugée nécessaire, la revalorisation des minima sociaux est absente du Pacte. Dans un communiqué, le collectif Alerte, qui regroupe 34 organisations, salue « les mesures annoncées dans le secteur alimentaire et le maintien des places d’hébergement » mais souligne « qu’il n’est pas souhaitable de continuer à accueillir autant de personnes dans ces dispositifs de dernier recours ». Une réaction qui répond à la pérennisation des mesures de la précédente stratégie de lutte contre la pauvreté : création de 200 000 nouvelles places d’accueil pour la petite enfance, lutte contre le non-recours et généralisation de la tarification sociale des cantines. Rien de plus.

A lire : Pacte des solidarités : ce que contient le plan d'Elisabeth Borne

« En ne prévoyant pas la régularisation administrative des étrangers qui permettrait de soulager des métiers en tension, en ne soutenant pas les associations de solidarité qui connaissent une crise immense et peinent à accompagner les populations les plus précaires, le gouvernement ne prend pas en compte la dimension de l’intensification et de l’accroissement de la pauvreté », détaille le collectif.

Vigilance sur la précarité infantile

Le plan, qui s’attaque par ailleurs à la précarité des 21 % d’enfants concernés en misant sur une stratégie de prévention, reprend aussi des engagements de longue date : création d’un service public de la petite enfance, d’un observatoire de la non-scolarisation ou le renforcement de la médiation scolaire. « Unicef France restera attentif à la traduction concrète de ces engagements, y compris en loi de finances », prévient l’agence des Nations unies. « Les enfants sont affectés spécifiquement par la pauvreté, et prévenir ne suffit pas, en particulier dans le cas des enfants les plus vulnérables, tels que ceux sans domicile et en situation de migration, qui devraient bénéficier de mesures complémentaires à celles annoncées », estime-t-elle.

Exclusion des partenaires sociaux

Même son de cloche du côté de l’Union nationale des CCAS et CIAS (centres communaux et intercommunaux d’action sociale). « Le fait d’égrainer des réformes déjà engagées, telles que le service public de la petite enfance ou France travail, donne néanmoins l’impression d’une juxtaposition d’annonces, plus que d’une démarche cohérente », signale l’Uncass dans un communiqué dénonçant l’exclusion des collectivités locales de la démarche gouvernementale alors qu’elles constituent les principales partenaires des associations. « L’amélioration du service public doit pouvoir se faire à tous les niveaux, et avant tout au plus près des usagers », précise-t-elle.

Pour conclure, Pascal Brice rappelle que « la pauvreté ne baisse plus depuis 30 ans. La baisse du chômage est certes une très bonne nouvelle pour lutter contre la précarité mais ce n’est pas suffisant. La mobilisation dont on a besoin doit répondre à l’urgence et doit s’inscrire dans la durée. ».

 

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