Avec l’arrivée de l’été – et de ses flots de touristes – de nombreux maires prennent des arrêtés visant à « écarter les personnes sans domicile » des centres-villes de leur commune pour « préserver la tranquillité » des vacanciers, s’alarment seize organisations, parmi lesquelles la Fondation Abbé-Pierre et la Ligue des droits de l’Homme.
Si le phénomène n’est pas nouveau, il ne « faiblit pas », s’inquiètent les associations qui appellent la défenseure des droits, Claire Hédon, à se saisir du sujet. « Ces arrêtés sont le fruit de politiques fondées sur des stéréotypes qui tendent à exclure la pauvreté, sans la résorber, du siège social que constitue la rue » estiment les 16 signataires de cet appel.
Déplacements forcés
« Si les communes précisent souvent que les interdictions ne valent qu’en cas de trouble à l’ordre public, les personnes sans abri sont en réalité déplacées par les forces de l’ordre – bien souvent par la seule police municipale – du seul fait de leur précarité » ajoutent-ils.
Les organisations demandent ainsi à l’autorité administrative de « constater la discrimination indirecte » qu’engendrent ces textes et d’interpeller les ministères de l’Intérieur et des Solidarités et de la Santé.